Le projet « Vacances scolaires pour les enfants » est né d’un simple et pertinent constat: beaucoup d’enfants issus de familles défavorisées ne sont jamais sortis de leurs milieux ou des quatre murs qui les ont vus naître. Pendant les vacances, ils n’ont même pas la chance d’une expérience de séjour dans une autre famille ou dans une autre localité. Ils n’ont jamais croisé sur leurs routes d’autres camarades que ceux de leur quartier ou de leur école. Très souvent, ces enfants vivent dans les villages et certains n’ont jamais mis pied en ville. Parallèlement, les enfants issus des couples plus nantis, et résidant habituellement en ville, n’ont jamais fait l’expérience de la vie en campagne. Pour eux, la lumière électrique de nuit va de soi ; ils ne se sont jamais éclairés à la lanterne et n’ont jamais entendu à l’aurore les chants des oiseaux ou ceux de la basse-cour rythmant les premières lueurs d’un jour nouveau. Ils ont parfois vu en dessin des animaux domestiques, mais ne les ont jamais touchés ou côtoyés. Les fleurs des champs, les ruisseaux naturels d’eau qui coulent à l’infini ne font pas partie de leur paysage habituel de vie.
Or, le temps des vacances peut aussi servir de brassage à ces différents groupes d’enfants, d’enrichissement réciproque, de connaissance et d’expérience ou d’échanges. Ceux des villes connaîtront les villages d’où sortent habituellement les produits qu’ils consomment et surtout les réalités concrètes de la vie paysanne ou lacustre ; les autres auront la chance de savoir que vivre en campagne n’est pas signe de pauvreté ou de misère, se dépoussiérant du mirage des villes ou de quelque complexe. En d’autres termes, ces brassages favorisent le vivre ensemble, et atténuent quelque peu les clichés négatifs que les uns et les autres portent sur eux-mêmes, ou sur les autres, toutes choses qui ne favorisent pas la construction de la cité.
Le projet « Vacances scolaires pour les enfants » fut, à l’origine, une initiative personnelle de Sr Antoinette AKAKPO. La première, ayant réuni des filleuls ainsi que des enfants provenant de familles amies, a eu lieu sur la ferme Saint Mesmin en 2017. À la veille du terme de leur séjour, les enfants de la ville manifestèrent, à l’étonnement de tous, le désir d’y prolonger leurs vacances. De fait, cela leur a permis de se familiariser, de gambader sur de larges espaces, de découvrir la beauté de la campagne, de se faire des amis ou des camarades. Mieux l’année qui a suivi, alors qu’ils s’apprêtaient à prendre leurs vacances scolaires, ils ont renouvelé leur volonté de repartir à la ferme.
Un besoin était donc né et il fallait y répondre. La Fondation a voulu pérenniser l’initiative, en prenant, chaque année, de pareilles initiatives. Elles consistent en deux genres d’activités principales :
La première se résume dans le séjour de 5 à 7 jours à la ferme pour les enfants des familles pauvres, soit de la ville ou de la campagne.
La deuxième consistera à organiser pour un certain nombre d’enfants, qui ne pourront prendre part au séjour à la ferme, une visite ou une excursion sur un site pour leur faire voir la géographie humaine, la culture et les autres réalités de notre pays.
Ces activités, s’intégrant parfaitement dans les objectifs de la Fondation «KPÈCEHWE OUSSOU-DJIVOH-SCHARINGER», il est juste qu’elle contribue tant par la logistique que par les moyens financiers à l’organisation de ces activités. À terme, il sera mis en place un groupe de volontaires qui se dédiera à ces organisations en vue de rendre ce projet attractif.