Maman Thérèse DJIVOH, née OUSSOU : vie et de sa personnalité
Du point de vue humain
Maman est une femme de volonté, qui très tôt a compris la valeur du travail par lequel elle a toujours contribué à l’éducation et à la réussite humaine de se enfants. Même dans sa vieillesse, elle a créé des activités pour sa subsistance et les gérait avec doigté. Elle ne vivait donc pas au dos des enfants et elle leur enseignait par cet exemple que seul l’effort est gage de réussite.
En famille, elle était l’âme de la maison. A l’aube avant toute activité comme au soir, elle dirigeait la prière du matin ou désignait parmi les enfants celui qui devait en assumer la charge. C’est ainsi qu’elle leur apprenait à prier. Elle veillait à tout et surtout à ce que rien ne manque à sa progéniture. Elle et son époux mettaient tout en commun. Gare à l’enfant qui recevant un don de l’un deux, l’attribuait seulement à celui qui le lui avait remis. Il devait dire « Papa et Maman m’ont donné ceci ». Pour son époux, c’était la perle qui lui convenait en tout. Il la désignait non de son prénom de baptême mais du nom de « Aimée », au point que les enfants sollicités à l’école pour préciser le nominatif de leur mère, reportaient ce surnom sans se rendre compte qu’ils s’étaient trompés. Il lui faisait totalement confiance. Il n’y avait pas de secret que Papa ne partageait avec Maman. Les gens du village d’Ekpè savent qu’ils ne pouvaient venir exposer un problème à Papa seul, sans entendre comme réponse : « nous attendons le retour de Maman ». Ils s’étonnaient souvent que cet homme ne puisse affirmer son autorité en décidant tout seul. Certains comprendront plus tard que c’était le sens de l’union familiale, fruit de la vertu du mariage sacramentel. Papa prenait d’elle les conseils ; les deux peaufinaient la stratégie à adopter face à des situations complexes. Même les frères et sœurs de Papa savaient que le recours à Maman était indispensable lorsqu’ils devaient exposer un problème délicat à leur frère. C’est elle qui leur indiquait le jour de chance où leur requête avait la chance d’aboutir, l’heure à laquelle il fallait arriver, la ligne d’exposition du problème à poser. Au même moment, elle jouait, auprès de son époux, à la grande discrétion comme si elle n’avait pas été mise au parfum auparavant du problème, tout en travaillant à aplanir le chemin afin que celui-ci accède au vœu de l’interlocuteur le moment venu.
C’est Maman qui était chargée d’initier l’enfant au premier pas de l’écriture, de lui faire connaître et transcrire les premières lettres de l’alphabet ; elle procédait ensuite avec chacun à la révision quotidienne des leçons reçues en classe. Elle maintenait un contact étroit avec leur école pour s’enquérir de leurs résultats. Son leitmotiv pour ses enfants à l’école c’est l’excellence : il fallait être le meilleur ou tout au moins parmi ceux qui se distinguaient par des résultats optimums. Au même moment, elle travaillait à leur éducation morale et religieuse et rendait compte fidèlement à son mari de toute incartade liée aux turpitudes de l’adolescence.
Du point de vue de la foi
Au plan ecclésial, elle assurait le catéchisme à la paroisse pour les enfants, puis recevait les adultes à la maison certains après-midis pour le même exercice. Ces dernières années, elle eut la joie de voir que certains enfants à qui elle a enseigné le catéchisme ont consacré leur vie à Dieu.
De son berceau natal Sado et surtout à Adjarra, elle a été dès son enfance baignée dans la foi catholique. Les missionnaires de l’époque, lors de leur passage dans le village, séjournaient chez son Père, Papa Jean-Marie. C’est dans leur maison qu’’ils laissaient leur livre liturgique en particulier le gros missel romain tout en latin. La foi catholique faisait donc partie de l’identité de toute la famille, la fabrique de marque. Maman avait une grande dévotion mariale. Le chapelet et même le rosaire faisait partie de sa ration quotidienne de prière. Elle était aussi très dévote à Saint Antoine de Padoue, le Patron de l’Eglise paroissial d’Ekpè.
Du point de vue social
Beaucoup de personnes peuvent attester sa largesse de cœur. À peine recevait-elle un don qu’elle distribuait autour d’elle, ou alors négociait habilement auprès de ses enfants quelques secours pour les plus démunis ou ceux qui avaient besoin d’une assistance. Elle était consciente qu’elle avait beaucoup reçu de Dieu et que tout don ne porte ses fruits durables que dans la mesure où il est partagé.