À quelques jours du terme du mois d’avril, nous avons dû céder notre verrat qui pesait 142 kilos, pour en acquérir un plus jeune. C’est que la bête donnait les matins des signes d’agressivité, lorsqu’on ne lui avait pas encore servi sa pitance journalière. Par contre, elle se montrait très sympathique dans la journée quand on passait près de son enclos. De peur qu’une agression brutale ne survienne à la chargée de ce secteur, nous avions préféré la vendre. La photo ci-dessous ainsi que la vidéo montrent les derniers fruits du croisement de ce géniteur. La mise-bas date du 22 mai 2021.
Cette vente est aussi en prévision du renouvellement de l’espèce par des croisements provenant d’autres enclos en vue d’éviter à la longue les problèmes d’incompatibilités génétiques. Mr Minaflinnou qui nous apporte son expertise en la matière est ici à remercier. Il a daigné nous mettre en contact avec des structures sérieuses d’achat. En réalité, un problème issu de la production demeure le marché de livraison. Nourrir une bête et ne pas la céder à son vrai prix, engendre inéluctablement des pertes. La maintenir aussi dans l’enclos plus du temps requis force à mettre la clé sous la porte. En effet, l’accès au marché est l’une des difficultés récurrentes de l’activité de production végétale ou animale. Si Adjohoun semble un espace idéal à ce propos, le milieu est quelque peu enclavé pour une insertion facile et dynamique dans le système de commercialisation. Les acheteurs se rendant sur le site jouent bien souvent sur ce facteur d’enclavement pour négocier au rabais les produits. Avec l’appui de Mr Minanflinnou, nous sommes entrain de trouver une solution à cet épineux problème.
Étant lui-même un grand producteur, il nous a proposé de créer d’autres activités parallèles comme une plantation de bananiers laquelle, à son avis, reste très bénéfique et profitable pour qui dispose d’une structure d’élevage de mammifères ou d’ovins. Cette culture sert à réduire les coûts de production et génère des plus-values intéressantes.
Dans notre chronique du mois de février 2021, nous avions fait allusion à nos bassins piscicoles. En ces jours-ci, Léon s’est procuré quelques espèces de silure noir, ce qu’on appelle communément le « poisson-chat » de la grande famille des Loricariidés, et les a mis dans l’un des étangs. Nous en apprécierons les fruits dans quelques mois.
Nous avons repris en ce mois l’ensemencement du riz. Les contacts pris lors de mes congés au pays avec les agents du Carder (Centres d’action régionale pour le développement rural), nous permettent de disposer maintenant des filets qui servent à protéger les gerbes de la prédation féroce des oiseaux. Nous bénéficierons dorénavant aussi des autres appuis techniques que l’état offre aux producteurs locaux. Curieusement, ces agents ont avoué n’avoir jamais su que nous développions de telles activités dans le secteur.
Les agents du CARDER devraient passer à la ferme enseigner la technique de l’étuvage. Ce procédé hydro-thermique vise à optimiser la valeur nutritionnelle du riz, limitant du même coup les pertes lors du décorticage : la technique fait migrer vers l’intérieur du grain les vitamines et sels minéraux contenus dans le péricarpe, c’est-à-dire l’enveloppe externe. Puis, l’amidon qui est à la surface du grain de riz, grâce à la chaleur, aide à durcir le grain, ce qui évite mieux les brisures lors du décorticage à l’usine.
Ce mois-ci, nous avons procédé à la cueillette des oranges. La photo ci-dessous montre une récolte abondante, en comparaison du peu de pieds d’orangers dont nous disposons. Nous sommes entrés en partenariat avec la Société « Magnificat » spécialisée dans la fabrication de jus dénommés « Allotecheou » (cf. vidéo You tube ci-dessous). Elle est disposée à en extraire le jus puis à les embouteiller, et prélèvera un pourcentage à titre de contribution aux frais liés à la transformation. Ainsi nos visiteurs pourront goûter et boire avec plaisir du fruit de la ferme.
Comme nous, vous êtes intéressés par les résultats de l’extraction de l’huile de ce mois. Nous avons engrangés 1200 litres (soit 48 bidons de 25/ litres). Il faut cependant s’attendre le mois prochain à une baisse de rendement car nous abordons la saison de l’étiage au niveau des noix. Selon nos statistiques, avec le rendement actuel, nous avons une croissance de plus de 500 litres par rapport à la saison précédente. C’est louable vu ce qu’on observe dans les champs d’alentour. Nous devons continuer d’espérer. Le Seigneur bénit la sueur de nos bras et l’ouvrage de nos mains.