Certains ont dû remarquer que la chronique précédente était peu nourrie d’informations. Cela coïncidait avec mon départ en congés à la mi-août. Je l’ai écourté, assuré de recueillir sur place des nouvelles fraiches.
Durant ce mois de vacances, j’ai pu m’impliquer d’une part dans la récolte du riz ensemencé dans un contexte de mauvais temps, lequel aurait pu être bien préjudiciable pour la moisson : les épis entassés jonchaient à même le sol sous une pluie battante avec le risque de commencer à germer de nouveau. On entend d’ailleurs dans la vidéo le ciel gronder avec toute sa fureur. Heureusement, le ciel fut un peu plus clément les jours suivants. La tâche ne fut pas facile : la seule coupure des épis a duré plus de deux jours d’intenses labeurs. Puis, il y eut le premier battage afin de séparer les grains de leurs tiges. S’ensuivra le travail méticuleux des femmes pour séparer le grain des ordures durant encore trois jours. Avec toute cette main d’œuvre et vu le prix du riz importé sur le marché local, je me demande si ceux qui s’adonnent à cette culture y gagnent véritablement. Pour nous, l’œuvre en vaut la chandelle à cause du binage avec les plants de palmiers. À ce sujet, presque tous nos plants ont survécu, preuve que nous avons trouvé le meilleur moyen de les protéger contre l’appétit des rongeurs.
Nous avons porté au décorticage les fruits de la récolte précédente, soit près de 900 Kg de riz étuvé. L’usine de Dangbo où se réalise les opérations a été conçue pour les coopératives ou associations, avec la possibilité pour les unités de production individuelles d’un usufruit, moyennant paiement. Ce fut l’occasion de rencontrer Mr Jules, AVOCE le directeur de l’ESOP (Entreprise de Service aux Organisations des Producteurs) de la Vallée de l’Ouémé. Il nous a expliqué les modalités des services et nous a concédé quelques facilités en nous rétrocédant les sons issus du décorticage. Qu’il en soit infiniment remercié. Nous y avons aussi croisé d’autres producteurs et profité pour acquérir auprès d’eux de nouvelles semences afin de renouveler la variété de jusque-là ensemencée.Dans cette ligne, comme vous pouvez vous en apercevoir sur quelques prises de vue, nous préparons déjà le terrain pour un réensemencement.
Un autre projet nous tenait à cœur au cours de ces vacances : réaliser une autre voie plus commode d’accès à la zone marécageuse. Nous pensons avoir gagné ce pari même si quelques ajustements s’imposent. Le système employé est le même. Décaper le sol de sa partie argileuse et y replacer les pneus de voiture remplis de sable. Il est alors plus facile pour le tracteur de rouler sur cette piste, sans tanguer et mettre en péril la vie du conducteur, la pente étant moins raide. Pour nos visiteurs, la grande fatigue qu’imposait la remontée par l’ancienne voie est largement allégée.
(602) Nouvelle voie d’accès à la zone marécageuse – Aout 2021 – YouTube
Eu égard au développement des activités à la ferme, nous envisagions depuis bientôt deux ans le recrutement d’un autre agent pouvant seconder Léon. Il fallait définir son profil et surtout trouver la personne idoine. Tenant compte des besoins actuels surtout en ce qui concerne la bananeraie en cours d’implantation, nous avons recruté un jeune du nom de Alphonse, formé au projet Songhaï : il s’occupera des trois cents pieds de bananiers déjà mis en terre et fera aussi du jardinage. Son profil permettra une plus grande efficience dans le secteur de l’élevage de la volaille avec des perspectives pour les cailles et des escargots. À l’œuvre, on peut déjà noter des changements qu’il apporte au domaine après quelques jours de travail.
Les pluies diluviennes qui se sont abattues contre toute attente sur le Bénin vers la fin du mois d’aout, nous ont permis de mettre en terre une soixantaine pieds de cocotiers sur le flanc des coteaux conduisant dans la zone marécageuse. Dans quelques années, nous diversifierons ainsi nos sources de revenus pour le plus grand bien des bénéficiaires de la fondation. Le lait de coco étant aussi bien tonifiant pour l’organisme, nos visiteurs trouveront de quoi se régaler.
Une autre information digne d’attention fut la rencontre au Bénin avec Mr Louis SOULIGNAC, membre de l’AFDI Gers, accompagné du président de l’association, Edouard FACHIN et de Mme Marie-Martine Dalla Barba, Trésorière. Cette association entretient un partenariat avec un groupement de femmes de la commune de Ouèssè (Bénin). Mr Louis connait bien notre ferme et ses besoins. Il vient de nous envoyer avec le Père Pascal des pneus pour le grand tracteur de marque Renault. Au cours de ce séjour, il a tenu à réserver quelques jours pour nous aider à réparer notre tracteur Fiat. À lui toute notre gratitude.
Pour finir voici quelques vues sur d’autres espaces de la ferme et plus en bas un champ de manioc pour compenser les dépenses de la nourriture de nos porcs.