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  • Mellon Pr. DJIVOH
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Au petit matin du 1er mars, Léon a eu la désagréable et amère surprise de constater la mort de tous nos jeunes cailleteaux. Cette mauvaise nouvelle a certainement plombé son élan par rapport  à la nouvelle activité initiée sur la ferme, et dont les premiers résultats semblaient déjà tenir la promesse des fleurs. Je vous épargne des images qui me sont parvenues.

Au cœur de ce spectacle désolant, heureusement que la survie du premier cheptel de cailles fait entrevoir un mince fil d’espoir de relance du secteur. De fait, la première génération de cailles n’a  pas connu l’assaut des fourmis et de là viendra la renaissance. En somme, tout bon producteur sait que les contrecoups dans une entreprise agricole sont récurrents. Il ne faut jamais se laisser abattre par les contre-performances, mais plutôt tirer leçon des échecs en vue d’un relèvement plus rayonnant. C’est notre état d’esprit, même si ce tableau sombre s’est renforcé  au niveau de nos semis de pastèques. Ici, les graines mises en terre n’ont pas tellement germé et les rares qui l’ont été, se sont vite asséchées sous la pression de la chaleur. On peut imputer cela aussi à la qualité de la semence. J’ai donc fait acheter de Rome quelques sachets de semis pour reprendre l’expérience, non plus dans la zone marécageuse, mais sur le site de notre jardin. La saison pluvieuse qui s’annonce,  pourrait être un facteur positif à saisir. Tous ces échecs sont des expériences porteuses de leçon pour réajuster le tir. Nous faisons donc nôtre la maxime évangélique : ducere in altum (avancer au large).

 

 

Heureusement, ces mauvaises nouvelles n’ont pas tellement porté ombrage aux travaux en cours. L’extension du périmètre rizier se poursuit. Les vues panoramiques l’attestent. Les semis du dernier mois ont bien germé et, dans deux mois, on se réjouira de récolter quelque sac de riz étuvé. Puis, on achèvera les semaines à venir la préparation des espaces à peine débroussés pour l’ensemencement, en attendant la mise en terre de plants de palmiers, probablement au cours du mois de mai. Ces projets renforcent notre détermination pour un avenir meilleur et surtout plus fructueux.

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Notre satisfaction est stimulée par les bons résultats de la récolte des noix : 56 bidons d’huile de 25 litres (soit 1400 litres). Cela porte à plus de 4000 litres l’extraction d’huile de ces trois premiers mois. Par rapport à l’année précédente, il est à noter la précocité de la maturation des fruits, car le pic de production s’était concentré sur le mois d’avril. L’intensité ainsi que la durée de la saison sèche pourraient en être aussi un facteur. Il ne faut pas également oublier que l’élagage des branches, exécuté plutôt, a peut-être eu quelque effet. Pour accroître la récolte, il faut commencer par mettre en place les structures d’irrigation. Dans cette ligne, nous venons d’acquérir un tank d’une capacité (environ 5000 litres). Celle en usage fournissait en moyenne 3000 litres. Les deux ensembles offriront des possibilités plus accrues en matière d’eau. Le groupe électrogène sera soumis à moins de pression avec ce que cela implique pour sa performance dans la durée. Il y aura aussi l’implantation d’un nouveau château d’eau tout près du lieu de forage, et d’ici à l’année prochaine l’acquisition de pompe solaire en vue de réduire le coût énergétique. C’est après cela qu’on choisira le système d’irrigation à mettre en place : à la main, par écoulement de surface (distribution de l’eau par le biais de canaux ou rigoles), par aspersion (canalisations ensevelies sous la terre avec des tuyaux qui distribuent l’eau aux plantes de manière fine comme l’eau de pluie), par micro – aspersion (système qui fait procurer l’eau manière localisée avec comme résultante une meilleure économie du précieux liquide) ou enfin l’arrosage goute à goute appelé aussi micro-irrigation qui ne donne à la plante que la quantité d’eau dont elle a besoin, mais qui impose un réglage précis. Tout cela sera décidé ultérieurement selon les moyens à disposition, en prenant conseil et tenant compte aussi de la configuration de la plantation qui offre entre autre l’avantage d’être sur un plan incliné.

Une autre bonne nouvelle est la mise-bas de notre vache. À ce niveau, le cheptel peine à s’accroȋtre, à cause entre autres de vol intervenu il y a quelques mois. La patience s’impose surtout que le coût de la bête, après des années de pâturage, n’est pas de nature à susciter beaucoup d’enthousiasme. Cette activité est plutôt bénéfique pour recueillir les fientes.

En affichage à cette chronique, vous avez été peut-être surpris de voir des fruits de nos anacardiers.  Après beaucoup d’années d’attente, ces arbres commencent par donner les fruits escomptés.  Il faut toutefois souligner que la zone de la vallée de l’Ouémé où nous sommes n’est pas la plus indiquée quant à la la climatologie pour une telle culture. À défaut de recueillir des fruits, on pourrait faire usage du bois ou de l’ombrage.

C’est l’orée de la saison des pluies. Les herbes poussent à profusion. Il faut nettoyer les espaces situés dans la zone marécageuse où les rongeurs continuent de sévir, bien que nos pieds de palmiers aient atteint une bonne taille. Voilà le fruit de tant de labeur qui est détruit en un instant. C’est éprouvant. Il urge de continuer à les protéger.

Au niveau de la bananeraie, tout est mis au propre. Léon y à veiller. Les premières pluies pourront bien arroser la terre et apporteront tant de bienfaits aux fruitiers avides d’eau pour une saine croissance.

 

Pour finir, une vue de nos jeunes lapereaux vous ferait certainement plaisir. Pour une chronique mensuelle qui s’ouvrait sous de mauvais auspices, il vaut mieux se projeter vers des horizons où seul l’espoir peut nourir la passion de ne jamais s’arrêter en si bon chemin.

Puis, vous verrez un essai de pépinière de poivriers de Guinée. Nous avons retrouvé un pied de cette espèce végétale  sur le périmètre marécageux et boiseux, non encore défriché. Si l’expérience réussit, les experts pourront un jour nous dire si, l’adaptation de la plante  dans ce milieu a apporté quelques variations spécifiques permettant de modifier son appellation en « poivrier de la vallée de l’Ouémé ».

Auteur : Mellon Pr. DJIVOH
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