La vue des images en dessous ferait dire au lecteur « bis repetita placent ». C’est l’aphorisme d’Horace qualifiant l’effort d’un recommencement plein de sens ou mieux de plaisir. C’est parce que la répétition n’est lassante que le fermier n’hésite pas à s’inscrire dans la trame ou la ritournelle des saisons. Appréciant à sa juste valeur le lot quotidien qu’apporte chaque temps, il innove en vue d’une plus-value.
Pour notre part, à la suite des récoltes du mois dernier lesquelles d’ailleurs se prolongent en ces jours-ci, nous avons initié une nouvelle pépinière de riz. Cette fois-ci, la semence nous vient de Madagascar, la Grande Ile. Ce pays est bien connu pour la production de cette céréale. L’objectif est d’introduire une nouvelle variété de semence et voir quel rendement offrirait notre espace. Ayant noté que les plantules de riz subissent l’assaut des insectes, Léon a fait un traitement ad ‘hoc en attendant le moment du repiquage. De manière concomitante il a recruté des ouvriers pour la récolte du périmètre restant. C’est dire que la tâche n’est de tout repos.
Paradoxalement, du côté de la palmeraie, la fin de l’année civile est toujours une période presque morte. C’est le début de la saison sèche et les activités sont très rares avec des récoltes très sporadiques. Nous convertissons le temps disponible pour rendre propre la bananeraie. Pour l’instant, le rendement des bananiers ne connait pas aussi un rythme soutenu. Il advient par intermittence. Notre espoir est d’avoir une constante dans la floraison en vue d’une récolte groupée. Gardons ferme l’espoir et restons dans l’attente.
Nous pensons attribuer ce secteur au nouvel ouvrier en voie d’être recruté. Il y fait d’ailleurs ses premières armes. Et au vu de son rendement, on se rassure de pourvoir l’insérer dans l’équipe de nos ouvriers stables. L’état de propreté du périmètre marque son engagement au travail. Nous pourrions passer en janvier 2023 à la formalisation de son recrutement avec un contrat à durée déterminée.
La vue de arbres à pain ayant survécu (4 pieds sur la quarantaine plantée) est une source de joie. Somme toute l’endurance paie. C’est un aspect du bis repetita. En effet, le facteur du découragement est l’une des constantes auxquelles se heurte tout acteur de l’entreprenariat agricole : ou bien, il sursoit à tout face aux échecs, ou bien il se réarme de courage à chaque contre-performance. Je vous laisse deviner notre option. La tâche est à poursuivre sans ménagement, en tirant leçon des expériences acquises. C’est la seule manière de grandir pour savourer une victoire au prix de tant d’épreuve.