Le frontispice de la Chronique annonce une initiative : des cocotiers font penser au paysage de la baie maritime des côtes de l’Atlantique dans le Golfe de Guinée où ces plants font partie du décor naturel. La dizaine de plants est destinée à compléter la quarantaine déjà mis en terre sur la ferme. L’initiative répond à plusieurs objectifs :
D’abord, créer une biodiversité dans un milieu plutôt dominé par la présence d’étendues champs de palmiers. Offrir en effet au visiteur un espace près de 1500 à 2000 m2, propre à la cocoteraie, apporterait une délectation plus que visuelle. Puis, répondre concomitamment à un besoin de plus en plus pressant en alimentation : la consommation à des fins thérapeutiques du lait de coco. Cette boisson naturelle accompagnée d’un jus pur de citron peut prévenir des risques de paludisme et renforce le système immunitaire. Nous l’avons essayée lors de nos derniers congés avec succès et avions ainsi évité de prendre des produits pharmaceutiques à titre préventif. La diversification de la biodiversité serait donc non seulement un atout au plan paysager, mais aussi thérapeutique. Il n’est pas à oublier les avantages financiers qui en découleraient. La récolte de noix de coco qui se fait trois à 4 fois durant l’année (à raison de 30 à 40 noix par plants) ouvrent à d’autres formes de revenus. En exploitant les cocotiers sur la crête de la partie marécageuse où les plants recevront tous les flux d’eau se déversant des parties horizontales, nous sommes assurés de leur bonne croissance et du coup d’un bon rendement. Le goût ou la contemplation du beau peut s’accompagner de l’utile et même du nécessaire. Enfin, la culture de la cocoteraie sur cette partie en crête aiderait à la fixation du sol, afin de contrer les affres d’érosion dues aux eaux de ruissellement provenant des parties plus horizontales ou en pente de l’ensemble du périmètre.
S’évertuer à tirer du sol ses plus beaux fruits va de pair avec les compensations à lui apporter. Voulant répondre à cette nécessité, on fait parfois recours à tort aux engrais chimiques lesquels certes favorisent une croissance rapide des plants, mais, se révèlent dangereux pour l’environnement ainsi que la texture du sol, car ils portent atteinte aux bactéries fixatrices d’azote. Conscient de l’enjeu, nous avions fait le pari de l’agroécologie en utilisant parfois les fientes de porcs ou de poules. Leur teneur en phosphore, potassium, calcium et azote constitue un excellent engrais pour les palmiers. Certes, le coût nous contraint à l’irrégularité dans cet apport. Nous avons cette année acquis quelques dizaines de sacs de fientes de poules qui s’ajouteront aux déjections de porcs. C’est bien peu par rapport à l’étendue de la palmeraie. Pour cela, nous veillerons à enrichir d’abord les plants situés les zones plus arides pour booster aussi leur rendement.
Notre bananeraie se présente sous de bons auspices. La mise au propre du domaine est régulière comme en témoigne les prises de vues. Cette année, grâce aussi à l’arrosage régulier, nous pourrions évaluer son revenu financier. D’ores et déjà, cette culture contribue au maintien de cet espace qui servira en son temps à d’autres œuvres de la Fondation.