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  • Mellon Pr. DJIVOH
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Les « Chroniques » ont souvent abordé les travaux à la ferme, comme l’unique activité source de revenus prévisionels pour la fondation. En réalité, un projet immobilier prend doucement corps. Son achèvement prendra encore quelques années. Nous pouvons toutefois, commencer à lever le voile sur ces contours, vu qu’il représente un arc-boutant essentiel pour la fondation.

Les motivations de cet investissement sont multiples : la palmeraie à elle seule pourrait ne pas toujours offrir le rendement attendu, vu des situations impondérables et non toujours prévisibles (prédation, météorologie, pathologie, ravages d’oiseaux). On peut par contre générer des revenus plus stables avec l’immobilier. Il n’est en effet de secret pour personne que les institutions bancaires assurent leur capital entre autres par l’acquisition de biens immobiliers : terrains nus, édifices, etc. Cette idée nourrit aussi notre ambition de fondation.

Un investissement immobilier, pour son montant exorbitant, est peu rentable à courte durée. Il faut plus d’une vingtaine d’années pour commencer à rentrer dans ses fonds, sans oublier les dépenses liées à l’usure. Dans notre situation, les ressources jusque-là déboursées proviennent du salaire. La durabilité de la fondation ne pourra donc dépendre que d’autres investissements plus stables et plus rassurants. Une ferme dans notre contexte n’offre pas une telle garantie; mieux, les héritiers peuvent ne pas partager la passion pour l’agriculture. Le recours à l’immobilier apparait donc comme une des solutions.

plan maison Seyivè avec devis (plan complet) 

 

 

 

 

Les images ci-dessous présentent juste les deux premiers appartements en voie d’achèvement pour la location. Pour y parvenir, il n’est ni erroné, ni excessif d’affirmer que nous croulons sous des dettes. Mais, c’est le prix à payer pour devancer le temps, et se mettre à l’abri tout au moins des surcouts, connexes à l’inflation galopante, sans oublier la détérioration des matériaux de construction, vu que nous ne sommes pas loin des bordures de l’Océan Atlantique. Des parents, confrères et amis y ont cru. C’est le lieu de les remercier de tout cœur pour leur largesse et leur générosité. Trouver de nos jours quelqu’un qui se prive pour mettre à votre disposition son épargne, et cela sans contrepartie, relève de l’héroïcité, et traduit un sens plus que sublime d’une charité sans limite. Une fois cette première étape franchie, nous allons poursuivre à petit pas les investissements, dans le vif espoir de porter à terme la bâtisse en 2025. Sa gestion est confiée à une agence pour faciliter la résolution des problèmes connexes à la collecte du loyer, aux réparations et autres difficultés de nature juridique. Le 24 novembre, les clés des deux appartements ont été remises à l’agence qui a promis explorer les lieux en vue d’éventuelles petites retouches et concomitamment lancer le processus visant la sélection des possibles locataires est lancée. Les bénéfices seront exclusivement reversés au compte de la Fondation.

C’est l’occasion plus que rêvée et surtout propice d’exprimer notre profonde et sincère gratitude à tous ceux et celles qui ont contribué à la mise sur pied et à la réalisation du chantier : la liste serait longue, une simple énumération de leur identité ne suffirait pas à combler leur dévouement et surtout leur savoir-faire. Ils sont nombreux à nous avoir aidés de leurs compétences, conseils et expertises. À chaque étape, le Seigneur a mis de vrais Simon de Cyrène sur notre parcours. Laudate Deum et merci à chacun d’entre vous !!!

 

Changeons un peu de registre pour revenir aux activités ordinaires de la ferme. Une mise-bas est toujours signe de prospérité. Notre chèvre nous offre deux mignonnes chevrettes. Nous allons en prendre grand soin et veiller sur la bique mère. Aux prochaines mises-bas, si les mêmes performances sont au rendez-vous, elle sera retenue dans la chaine des reproductrices. Le soin de ces caprins n’est pas si exigeant. Il suffit de leur offrir du fourrage chaque jour dans l’enclos. À la longue, on va aménager une forme de pâturage sur des espaces ouverts. Seulement, le système mérite d’être bien pensé, eu égard aux tentatives récurrentes de vol dans le milieu.

 

Les autres travaux de ce mois se concentrent sur la rizerie. La récolte commencée s’annonce bonne. Après le labeur harassant sur un terrain boueux et argileux, l’équipe se restaure pour mieux entamer les autres étapes du processus: le battage, puis le séchage, avec l’espoir que les pluies intermittentes de ces dernières semaines ne perturbent les travaux; enfin, le stockage avant de porter les grains à l’égrenage. En somme, tout un processus où interviennent les bras valides de femmes et d’hommes qui gagnent ainsi leur pain  journalier. Comment ne pas être heureux de leur offrir du travail pour une vraie dignité de vie.

L’extension du champ rizier se poursuivra sur les mêmes espaces et sur les autres périmètres non encore emblavés afin de couvrir toute la superficie du domaine marécageux. La nouveauté sera l’expérimentation d’une autre espèce de semence provenant de Madagascar: une première sur nos terres ainsi qu’une manière de diversifier les espèces semencières.

Au chapitre des récoltes, nous nous devons de mentionner le soja. C’est pour la première fois que nous entrepenons cette culture. Qu’en ferions-nous. Certainement, l’introduire dans l’alimentation de nos porcs pour leur apporter plus de protéine.

La période n’est pas propice pour les noix de palmiers. Les arbres sont moins charnus. Pourtant, nous parvenons cueillir quelques unités, ce qui nous permet d’accroître notre production annuelle d’huile. Pour le prix, il vaut mieux s’inviter à la patience. Il remonte quelque peu, mais n’est pas encore intéressant pour la rentabilité du coût de production. Ci-dessous en image la récolte du mois.

Les impondérables de la gestion d’une ferme peuvent être de l’ordre structurel (problèmes d’ordre mécanique avec le dépannage non toujours performant d’engins, épidémies ou autres pathologies des animaux) ; ils peuvent relever aussi du casuel comme les vols ou la pluviométrie non régulière etc. Ce mois-ci, nous avons dû affronter une difficulté de nature toute particulière : l’assaut d’un essaim d’abeilles sur nos vaches en pâturage. Une heure après qu’on les ait accompagnées au lieu convenu, l’on retrouva deux des bêtes se débattant contre les piqures d’abeilles. Si l’une a pu s’en sortir, la seconde était plutôt aux abois. En dépit des soins prodigués, Léon a dû l’achever, pour éviter le pire.

 

Cet incident permet d’aborder, ne serait-ce que rapidement, une initiative à reprendre : l’implantation de ruches. Par le passé, un projet avait été mis en route. Après les premières récoltes de miel, le suivi n’a pas toujours été constant. Un personnel qualifié est nécessaire pour le ré-acter, car nous ne pouvons pas nous permettre de surcharger Léon. Nous étudierons avec calme les conditions de son opérationnalisation. Associer l’agriculture à l’apiculture est une nécessité: les deux activités doivent marcher en symbiose. Le rôle de la pollinisation des fleurs assurées par les abeilles reste déterminant pour la productivité et même la qualité du fruit ou de la moisson. Les recherches scientifiques l’attestent bien: l’impact des pollinisateurs sur la qualité et la quantité de la récolte est plus que reconnu. En Afrique subsaharienne, on n’a pas tellement intégré ce domaine aux techniques de culture agricole. Il existe certes des unités de production du miel. Mais le paysan mesure à peine les impacts positifs de l’implantation des ruches dans son champ. Une difficulté pourrait être la question de la domestication des abeilles demeurées plutôt sauvages. Leur réaction à l’approche des humains est funeste. Il faut du temps pour les dompter aux fins d’une bonne collaboration.

Comme promis, nous avons commencé l’irrigation de la bananeraie. Pour l’heure, nous avons couvert environ 50 m. La récolte de ces jours-ci nous stimule. Mais nous sommes confrontés au problème du vol des régimes. Nous espérons un jour mettre le grappin sur celui qui s’arroge du fruit de tant de labeur. Que le ciel nous entende !!!

Voici de jeunes pousses de fruitiers venus de Madagascar. Une tentative pour enrichir le patrimoine de notre verger avec des girofliers,  des  Litchi de Chine et un pommier. Notre grand souhait est que ces arbustes puissent s’adapter à nos terres et au climat. À défaut d’en recueillir des fruits, ils serviront à illustrer le champ de connaissance pour les plus curieux. Un sincère merci à Sr Emma HOUNKPE qui, à la suite de son séjour dans ce pays, a jugé bon partager avec nous les richesses qu’elle y a trouvées. La vraie fructuosité d’une vie est dans le partage. C’est la résultante de l’amour vécu et partagé. L’éveil au sens de l’autre, à ses richesses, incite à découvrir ses propres limites ou manques pour un mieux-être. Ainsi, on peut mieux conjuguer l’avoir à l’être.

Auteur : Mellon Pr. DJIVOH
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