La photo d’affichage de cette chronique mensuelle a dû surprendre plus d’un. Mr Pierre Tachon vient de nous fournir des alevins. La technique de transport (un sac rempli d’eau) est plus qu’instructive et nous sera utile en d’autres occasions. Tout au long de ces dernières années, nous n’avons plus jamais mention de nos bassins piscicoles. Les activités de ce côté-là étaient plutôt restées en berne. Fort de ce don, nous avons nettoyé deux bassins. Pour que cet essai soit plus concluant, il faut que nous trouvions les moyens d’empêcher les varans et les autres reptiles de s’installer dans les étangs pour s’y nourrir.
Le repiquage des plantules de riz est bien engagé. Les travaux sont bien répartis : les hommes bêchent le terrain et les femmes y insèrent les plantules. Le travail n’est pas aisé sur un terrain boueux où l’on s’enlise à chaque pas. Ce travail, il faut le reconnaitre, est très exténuant. Tout le monde n’y est pas habitué. Seul ceux qui vivent dans des zones marécageuses s’y sont essayés. Du coup, trouver à porter de demain une main d’œuvre adéquate n’est pas aisée. D’ailleurs combien parmi nos jeunes accepteraient de gagner leur pain quotidien, au prix de tant de sueur et de fatigue ?
La vue de tous ces ouvriers journaliers laisse entrevoir le coût de la production. Il vaut mieux ne pas trop étaler ici les chiffres pour ne pas en perdre le souffle. Pour tout fermier, seule la patience paie. Dans moins de deux ans, ces palmiers commenceront à porter des régimes. Leur rythme de production à cause de la terre continuellement humide fera vite oublier le prix de ces labeurs. Pour l’heure, la grande satisfaction est de savoir que notre petite épargne contribue à la survie quotidienne de ménages d’alentour.
Vous êtes surpris de voir une autre pépinière. Il s’agit de la semence reçue de Madagascar grâce à la diligence de Sr Emma HOUNKPE, SMMI. Nous la remercions de sa sollicitude. Il importe en effet de veiller à la diversification des semences. Il est d’ailleurs prouvé que la même graine utilisée à chaque semence perd en rendement au fil des années. Un autre atout serait la qualité de ce riz : ce précieux grain ne pousserait pas sur tous les sols même au Madagascar. Nous apprécierons sa productivité chez nous.
En ce qui concerne l’héliciculture, nous passons à la phase d’ampliation. Jusque-là, les parcs d’élevage étaient comme des abris disposés sous des moustiquaires.
Chacun des 6 parcs contenait en moyenne 40 escargots, petits et grands confondus. Or, la quantité d’œufs dépassait la centaine. De nouvelles dispositions s’imposaient pour permettre la bonne gestion et favoriser la croissance rapide des bébés escargots. Nous avons donc aménagé une paillote, à entourer de filets fins, pour recomposer leur forme d’habitat créé sous les moustiquaires. Dans ce nouveau parc, nous pourrions élever facilement plus de 1000 escargots. Pour leur nourriture, on peut consulter les conseils de personnes avisées sur les réseaux sociaux, tout en veillant à faire chaque fois un point judicieux à partir de sa propre expérience. On verra par la suite la question du marché de livraison. Ce qui est sûr, c’est un aliment qui est de plus en plus sollicité lors des grandes réjouissances.
La construction de cette paillotte démontre un des avantages de l’agroforesterie. Tout le bois de la charpente a été prélevé de nos champs. Qu’en serait-il s’il fallait le négocier ailleurs et prévoir le transport ? Autant de frais épargné pour une meilleure rentabilité.
Les activités d’agro foresteries se poursuivent. Nous plantons le gmelina pour une délimitation visible de notre domaine. C’est en vue de prévenir d’inutiles débats éventuels avec les riverains sur les pourtours. Dans nos milieux, les contestations du genre s’enlisent et parfois seul le recours aux témoignages de quelques survivants aide à démêler le vrai du faux. Dans ce cas, il faut prier que les protagonistes n’aient pas conclu d’avance une alliance avec votre adversaire, sur la base d’une promesse pécuniaire. Pour faciliter la décision lors des litiges ou prévenir tout litige éventuel sur les limites originaires d’un domaine, il est vivement conseillé de planter des arbres sur le pourtour; ce sont de bons indicatifs en visibilité. Ceci s’appuie sur une donnée d’ordre culturel : n’implante d’arbre que celui à qui appartient le domaine.
Afin de réduire le coût de l’alimentation, l’abbé Anselme Sodjinou a suggéré d’initier sur notre site la production de tourteaux palmistes. Suite à une estimation récente basée sur notre production d’huile, nous pouvons disposer à l’interne de plus de 9 tonnes de provende par an. Ceci couvrirait presque le besoin alimentaire de la porcherie. Avec l’installation des machines à concasser puis à broyer les noix, nous pourrions abaisser drastiquement le coût actuel de la provende jusqu’à 30%, soit un net à gagner dans ce secteur. Ci-dessous s’offre à vous la phase d’essai de nouveau système, dans l’espoir que nos prévisions tiennent la route. Cette activité va générer par ailleurs une huile qui sera vendue et compensera les frais des ouvriers et ouvrières commis à cette tâche. Dans cette ligne, nous disposons d’un système tout intégré depuis la production des noix, le concassage des palmistes associé à la production animale dont les fientes retournent engraisser les sols.