Ce mois-ci s’ouvre par des nouvelles sur ce que j’appellerais les petits oisillons mignons. Il s’agit des cailleteaux. Ce genre d’activités ne semble pas si pesant : cette volaille commence la ponte en 6 semaines. Leurs fientes pourraient aussi servir pour le jardin ou la pisciculture. Le coût du plateau d’œufs serait de 1300 CFA et la demande serait forte auprès de particuliers ou en pharmacie. Son écoulement ne poserait donc pas de problème. Après avoir commencé avec un effectif de 33 têtes, nous avons porté à éclosion 35 autres cailleteaux. Avec ce cheptel, nous tentons l’expérimentation en étudiant de près le coût de production et sa rentabilité. Actuellement, nous recueillons en moyenne 5 œufs par jour, soit au moins un plateau par semaine. Avec ce rythme, on peut estimer avec le prix de la provende et des autres intrants que l’activité n’est pas à priori déficitaire. Au cas où l’expérience ne serait pas si concluante, nous passerons les oiseaux à la table de ceux qui voudront déguster leur viande.
Une portion du riz récolté (un peu moins du tiers) a été portée à l’égrenage. Sur la photo, vous vous apercevrez que la qualité s’est nettement améliorée. Cette impression est confirmée par Léon. Nous avons enclenché un nouvel ensemencement des espaces (cf. les pépinières) puisqu’il faut poursuivre la protection de nos jeunes plants de palmiers. Du point de vue commercial, ce n’est pas une activité rentable, tenant compte des dépenses liées à la production. Nous y sommes engagés puisque la finalité pour nous est la sauvegarde des palmiers.
Vu l’espace encore disponible dans la partie marécageuse, notre objectif majeur demeure l’extension progressive de la palmeraie tout en cultivant du riz. À la vue des images ci-dessous, je vois les cheveux des partisans d’une écologie sans discernement se dresser sur la tête. Nous tenons à les rassurer car les palmiers remplaceraient ce paysage de forêt sauvage. Il ne s’agit pas d’une déforestation sic et simpliciter (purement et simplement) qui bouleverse l’équilibre écologique, mais d’une œuvre utile qui tient à préserver la biodiversité en associant la maintenance d’un environnement sain, l’alimentation et le développement. Le coût de l’opération bien que onéreux est loin de nous dissuader. Cette conquête de l’espace requiert beaucoup de travaux : d’abord, trouver les bras valides pour procéder au débroussaillage ; puis élaguer les branches et les faire transporter hors du périmètre. Viendront ensuite d’autres ouvriers pour apprêter le terrain en vue de l’ensemencement du riz, puis de la mise en terre des palmiers. Chacune de ses étapes a son coût et non des moindres. Les bras valides se font payer très chers. Ils ne sont pas nombreux dans le milieu à accepter des travaux si lourds. Nous avons mis plus d’un mois à trouver quelques-uns parmi eux. Nous pensons chaque année conquérir un périmètre d’environ 1000 m2 pour un coût de production de plus de 1000 euros. Cet investissement va générer dans quelques années de substantiels revenus. L’espoir est de mise.
S’il y a un secteur d’activité qui n’a plus recueilli notre attention au cours des deux dernières années, c’est bien la pisciculture. Sur mes instructions, Léon a procédé à la pêche dans nos trous à poissons. La moisson ne fut pas si mauvaise : en nombre, nous avions eu peu de poissons. Mais leur taille et leur poids suscitent plus qu’admiration : des tilapias de 500 à 900 grammes. En outre, la qualité du poisson a aiguisé l’appétit de plus d’un. Vu ce constat, nous pensons reprendre par intermittence l’alimentation des trous piscicoles et surtout les protéger des divers prédateurs qui y rodent et aiment souvent s’y alimenter. Toutefois, nous n’avons pas encore l’intention de transformer ce secteur en activités de type industriel ou commercial. Ceci requérait du personnel et de l’investissement. Notre principe de toujours repose sur la sage maxime de Rabelais : «Qui trop embrasse, mal étreint».
Nous tenons à faire un clin d’œil dans cette chronique à la lapinerie. Après avoir baissé un peu les bras, Léon est entrain de relancer la production grâce à de nouveaux géniteurs. Il aime bien cette activité dont il fut, dès le départ, le promoteur. Ces enfants en bien prennent soin. J’avoue pour ma part n’y avoir pas souvent prêté une attention soutenue. Ce sera fait incessamment.
Cette chronique affiche aussi parmi les images lestrvaux d’implantation d’un bâtiment. Il s’agit du futur poulailler des poules pondeuses. Il s’avère nécessaire d’ajouter cette activité afin de disposer de fientes pour l’engraissement de nos plantations. Maintenir le principe de ne pas recourir aux engrais de synthèses dits aussi chimiques, oblige à trouver d’autres compléments aalimentaires comme les engrais biologiques, c’est-à-dire des déjections d’origine animale pour la fertilisation du sol. Certes, nous disposons déjà des fientes de porcs. Mais l’étendue de la palmeraie, ajoutée aux besoins de la bananeraie ainsi que du jardin, amène à élargir les sources d’approvisionnement en ces engrais. Notre choix s’oriente d’abord vers les poules pondeuses. Puis, nous pourrions varier vers les poulets de chair ou d’autres volailles selon les résultats.
La dernière image de la Chronique est le plant d’une vigne que le Père Moise KOUMAKPAI a bien voulu nous offrir. Il a pu en cultiver dans la zone et en a tiré de bonnes grappes. Nous tentons l’expérience pour voir ce que nous pouvons en tirer. Certainement pas du vin, mais quelques grappes de raisins à déguster de temps à autre, boosteraient bien l’appétit.