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Kpecehwe > Success Stories > Chroniques > La remontée au fil des annéesFerme saint Mesmin de Adjohoun Partie VIII: Les voies d’accès dans la plantation
  • Mellon Pr. DJIVOH
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“Le développement passe par la route” ; ou encore“ «la route du développement passe par le développement de la route”. Ces assertions traduisent  de nos jours un lieu commun, soulignant l’impact du réseau routier dans le développement socioéconomique de toute nation. Toutefois, ce ne sont pas toujours des paramètres pris en considération, dans notre pays, à propos de l’entreprenariat agricole.

Il suffit de penser aux frais inutiles d’exploitation liés à des difficultés d’accès à la plantation. Autant de gâchis de temps si l’on doit s’y rendre à pied, puis de fatigue accumulée. Laisser son moyen de locomotion à une bonne distance, pour poursuivre à pied le chemin menant à la plantation, n’encourage pas toujours le maître de terre à effectuer des visites de routine, source de stimulation et de bien de satisfactions.

Que de difficultés, s’il faut compter seulement sur les bras valides de braves femmes ou leur tête pour le transport de régimes charnus de noix de palme pesant parfois chacun dix à  vingt kilos.  Et si certains plants de palmiers donnaient deux à trois régimes du même calibre, il est à plaindre la plus vaillante ouvrière, contrainte à faire des incessants allers et retours. Au terme d’une demi-journée de travail, elle pâtit d’une exténuante fatigue qui a mis à rude épreuve toute son énergie ainsi que sa bonne volonté.

Il faut donc, en plus des moyens de transport – camionnettes, remorques … -, penser rendre l’accès à ces outils de locomotion le moins distant possible du lieu du chargement. Ces considérations ont motivé très tôt notre volonté de créer au sein de la plantation de multiples voies internes qui facilitent et accélèrent le ramassage des noix et des nervures de palme.  Dans cette ligne, Léon s’est servi du tracteur pour terrasser le sol, y facilitant la circulation même pour les véhicules légers.

Après avoir créé des voies sur les surfaces plates, le plus difficile est de faire de même sur les flancs ou coteaux et dans les bas-fonds. Sans des artères latéraux sur le flanc de ses parties surélevées, la récolte deviendrait plus qu’astreignant. Les ouvriers commis à la tâche supporteraient mal de lourds fardeaux à porter par des pentes abruptes. Il leur serait difficile de faire remonter les régimes vers les parties supérieures de la plantation. La rude montée à affranchir ferait renoncer cet exercice à plus d’un, puisque ce serait demander plus qu’une besogne assimilable à celui de Sisyphe.

C’est pourquoi, loin de nous laisser vaincre, nous nous sommes mis à pied d’œuvre, comme dans le cas du mythe ci-dessus évoqué, pour créer de toute pièce un chemin pour les véhicules donnant accès jusqu’au bas-fond. Réalisée avec les moyens de bord,  grâce aux enfoncements de pneu bourré de sable, la voie  résiste bien aux intempéries. Les pneus ensablés se fixent bien créant une vraie adhérence au sol, et rendant moins glissante la pente raide. Certes de grosses pluies diluviennes peuvent en lessiver des parties. Mais on peut toujours colmater les brèches, et y laisser pousser quelques touffes d’herbes lesquelles atténuent aussi de risques de glissade. Somme toute, une trouvaille artisanale est entrain de faire ses preuves.

La même technique a montré son efficacité dans les marécages comme le montrent les images ci-dessous. On peut créer des voies permettant d’y accéder à pied sec, en disposant de nombreuses rangées de pneu. Après plus de trois ans, ce mini-passage résiste bien et l’on peut circuler sans s’enfoncer. Il est donc permis d’envisager une voie plus large permettant d’y amener un véhicule. Ceci fera l’objet d’un autre essai au cours des prochaines années.

Auteur : Mellon Pr. DJIVOH

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