La chronique du mois d’octobre annonçait de probables mises-bas en ce mois. Les faits n’ont pas démenti nos prévisions. La nuit du 3 au 4 novembre, nous avons eu 10 nouveaux porcelets, dont l’un n’a pas survécu. Un bon record en soi ! La truie avait été sélectionnée en vue d’une bonne performance et nous l’avons accouplée avec notre verrat, un reproducteur de race. Au fil du temps et grâce à de multiples croisements, nous pourrions créer une race améliorée en retenant les truies capables de générer de nombreux porcelets et dont les rejetons connaissent une croissance rapide.
En ces mêmes jours, l’attention a été portée sur la rizerie. C’est l’heure de la floraison laquelle est déjà suivie de petites épiaisons. Le producteur de riz qui nous accompagne dans ce premier essai nous propose de répandre de l’urée chimique pour améliorer le rendement. Mais nous aurons nous recours à l’urée naturelle produite à partir de nos latrines Ecossan. Le plus urgent est de protéger la rizerie des oiseaux qui aiment se régaler de ses fruits. Dans cette ligne, des filets ont été acquis et étendus sur toute la superficie. Il en sera ainsi jusqu’au moment de la récolte.
Le nettoyage systématique du bas-fond a été effectué. C’est une opération que nous réalisions tous les deux mois afin de protéger nos jeunes plants de palmiers de l’appétit vorace du « rat des roseaux », communément appelés agoutis (ou aulacodes) ainsi que des autres rongeurs. Cette fois-ci ce fauchage sera accompagné de l’ensemencement du riz. À cet effet, une première pépinière est déjà lancée. Notre programme d’étendre la rizerie à tout l’espace marécageux est donc en marche. L’avantage de ce binage est qu’il nous permet d’espacer le temps du débroussaillage et mieux de protéger le plant, tout en exploitant le périmètre selon toutes ses potentialités. Il n’est pas aussi à négliger que le fruit de la rizerie servira pour nos œuvres de charité.
Un autre événement digne d’être mentionné est l’extraction d’huile de la fin du mois d’octobre : 14 bidons d’huile de 25 l soit 350 litres. Si l’on tient compte du prix actuel (13.500 Fr CFA/bidon, soit 20,50 euro environ), l’on peut dire que ce rendement permet d’assurer les divers frais divers de métayage (récolte, la séparation de la pulpe du fruit de la noix ou l’égrappage des régimes, le triage des noix et la préparation de l’huile) et d’engranger certes de maigres bénéfices. La conjoncture de la fermeture avec le Nigeria jouent sur la faiblesse des coûts, même si dans ce pays, selon les informations qui nous parviennent, les besoins de cette matière première sont loin d’être comblés, tant pour l’industrie cosmétique que pour les immenses nécessités en alimentation. Nous devons rendre grâce car il y a quelques mois, le prix de l’huile oscillait autour de 18 euro. En outre, en comparant avec les récoltes du même mois de l’année précédente (175 litres), nous pouvons nous estimer heureux et augurer d’un avenir toujours plus radieux. Les travaux qui concourent à l’extraction renvoient aussi l’aspect social de la ferme. Elle offre du travail journalier à plus de 5 familles et ce n’est pas négligeable pour une petite structure comme la nôtre. Que deviendraient ces bonnes femmes sans le travail à la ferme ? Qu’en serait-il de leur pain quotidien surtout face à la déresponsabilisation des époux ? Comment leurs enfants iraient-ils à l’école sans ce soutien ? Ce sont des aspects souvent peu pris en considération mais qui restent déterminants pour le bien-être et le vivre social. Nous sommes heureux d’y contribuer avec nos maigres ressources.
Dans cette chronique, il nous plait d’évoquer un protocole d’accord de partenariat intervenu en 2017 avec la Faculté des Sciences agronomiques du Bénin (FSA). En effet, le Prof. Ganglo a voulu promouvoir au Bénin les plantations d’une variété hautement productive de l’arbre à pain (Artocarpus altilis). Cette variété originaire des îles Hawaï (Etats-Unis) a été importée au Bénin par l’ONG américaine « First Avenue International » avec l’aide de la Direction Générale des Eaux, Forêts et Chasse et de la Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi. Ledit protocole prévoyait aussi le renforcement des capacités des parties prenantes à travers des activités de recherche-développement dans les domaines de la culture de l’arbre à pain, de la transformation et / ou de commercialisation de sa production. Dans cette ligne, un accord a donc été signé entre la FSA et nous, pour mettre à disposition du projet 0,5 Ha de terre. Plus d’une quarantaine de plants furent mis en terre le 16 août 2017. Malgré tout le soin apporté à ces pieds avec un arrosage régulier, la plupart des plants ont péri. Il n’en est resté que quatre. Le problème a pu être la non adaptation du sol vu que les plants étaient importés. Après trois ans, nous sommes heureux de noter que les tout premiers fruits apparaissent sur les arbres qui ont survécu. Nous espérons reprendre et poursuivre l’initiative en récupérant des racines de ces pieds.
Vous etes avide de voir nos pintades dans leur volière: en voici