C’est par l’aspect économique que s’ouvre la chronique mensuelle. En ce début du mois, le prix de l’huile a connu une hausse spectaculaire : 18000 Fr CFA/ le bidon de 30 litres (un peu plus de 27 euros). Pour tout producteur, les mois d’octobre et de novembre constituent la basse saison en récolte de noix. D’ailleurs, la dernière extraction à la ferme n’a donné que 150 litres. Pourtant, cette seule raison ne suffit pas à justifier la hausse. Il faut y ajouter la conjoncture liée à la fermeture de la frontière du Nigeria, laquelle a occasionné une pénurie de cette matière première nécessaire pour tourner les industries de ce pays. Ces derniers jours, le Nigéria annonce la réouverture prochaine des frontières. C’est maintenant chose faite. Ceci va rendre la saison prochaine de commercialisation moins complexe.
D’aucuns suggèrent d’attendre les hausses pour engranger de meilleurs bénéfices. La proposition est judicieuse ; seulement, elle présuppose de bonnes réserves financières afin de couvrir les frais courants de gestion. Nous n’en sommes encore pas là, mais ne désespérons pas d’y parvenir. Pour notre part, nous pensons adopter chaque année, un système de la vente des deux tiers de notre production pour régler ces frais, réservant le reste pour d’éventuelles surenchères. Le vrai problème est que de telles hausses sont souvent inattendues et de très courte durée. Il faut donc veiller au grain en suivant chaque semaine le prix sur le marché et prendre une décision au moment opportun, tout en restant prudent dans la prise des risques. Il vaut mieux gagner peu, que d’espérer une surenchère laquelle, en fin de compte, peut rechuter en un cours de marché plutôt très défavorable et même en deçà du prix moyen de cession.
La rizerie, comme on peut le noter sur les photos ci-dessous, est en pleine croissance. Léon a noté qu’il y a un certain nombre glumelles vides (enveloppes dans lesquelles pousse le riz), bien que nous ayons répandu de l’urée comme il nous avait été conseillé. A quoi cela est dû ? Il est difficile pour l’heure d’y répondre, surtout pour des novices que nous sommes en la matière, et ne bénéficiant d’aucun appui technique. À force de chercher à tâtons des solutions, nous finirons par en trouver une bonne. Sur les nouveaux espaces ensemencés, nous pensons répandre l’urée avant l’apparition ou tout au début de l’épiaison.
À peine j’ai fini d’écrire ces lignes, Léon m’annonce le commencement des travaux de récoltes. Pour cette première initiative, nous faisons appel à des gens de village environnant afin de tirer expérience de leur acquis en la matière. Les fois à venir, nous allons nous-mêmes nous mettre à la tâche. Ce travail a mobilisé pour deux jours une équipe de 5 personnes. C’est dire, selon nos premières estimations, que la moisson a été à la mesure de nos espoirs. Dans deux semaines, nous pensons réensemencer ces espaces récoltés.
Le cheptel des porcins s’est agrandi de six nouvelles têtes, ce qui porte à une vingtaine le nombre des suidés. Il faut maintenant planifier l’entretien pour une gestion rentable lors de la cession. Les onze enclos dont nous disposons pour le moment sont en nombre suffisant. Peut-être, dans trois à quatre mois lors de nouvelles mises bas, il faudra penser à en construire de nouveaux.
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Ce mois consacre la fin d’une année. Et il nous semble juste de voir les acquis ainsi que futures prévisions.
Au nombre des acquis, il y a la construction de la volière qui assurera un coup de pouce à l’élevage de la volaille. Il faut maintenant apprécier, au fil des mois à venir, l’impact de cette infrastructure en termes d’efficience et de rentabilité. L’année 2021 nous aidera à décider du secteur à privilégier: ou les pintades, ou bien les poules communément appelées bicyclette, ou encore opérer un virage vers l’élevage des pondeuses.
Un autre acquis, cette fois-ci, plus rassurant est la maitrise de l’élevage des porcs. Nous avons pu acquérir des espèces de race qui ont commencé à donner de bons résultats. Il faudra compléter les enclos pour une production plus soutenue.
La ferme disposera sous peu d’un petit magasin de stockage pour la provende et autres outils de travail. Il reste à construire un grand garage pour le parking des véhicules.
Parmi les autres perspectives :
Comme pôle d’investissements de l’année 2021, il faut retenir la dotation des outils de transformation, d’extraction et de stockage d’huile : les bacs de stockage dont nous disposons ne contiennent que la moitié de la production annuelle. De manière concomitante, il sera aussi nécessaire d’envisager un planning méthodique pour l’irrigation du périmètre. À ce sujet, il s’impose l’installation d’un système de pompage d’eau à base d’énergie solaire.
Ce listing est loin d’être exhaustif ; cependant, il montre que le chemin est encore long. Il reste que tout athlète endurant sait que chaque pari gagné le rapproche à coup sûr des objectifs qu’il s’est fixés.