Le mois de juillet incite à prendre des airs de vacances. Tel n’est pas le cas pour l’entreprenariat agricole qui ne connait pas de repos. Les paysans redoublent plutôt d’ardeur pour apprêter le champ ou procéder à la moisson.
La ferme d’Adjohoun n’échappe pas à la règle. Un premier lot des plants de palmiers commandés depuis des mois à l’INRAB – Pobè [Institut National des Recherches Agricoles du Bénin], en l’occurrence le Centre de Recherches Agricoles Plantes Pérennes, a été réceptionné ce mercredi 6 juillet 2022. Un autre lot viendra sous peu de Sakété pour remplacer tous les plants qui n’ont pas survécu dans la plantation.
Les plants ont aussitôt été mis en terre le jour suivant dans la zone marécageuse. Il s’impose maintenant un entretien régulier. C’est là le véritable défi pour contrer l’activité des rongeurs lesquels cherchent envers et contre tout à assouvir une faim qui les tenaille. Une des images ci-dessous vous paraitra quelque peu insolite : c’est l’amas de boîtes de conserve vides. Elles seront utilisées pour protéger le jeune plant de l’appétit vorace des prédateurs. Si au bout de deux ans, cette mesure porte ses fruits, nous aurons gagné un bon pari.
Sur les images, on aperçoit les ouvriers faire une petite motte de terre dans laquelle ils enfoncent le plant. Ceci est fruit d’un constat lors des précédentes transplantations : les pieds mis en terre de la sorte, dans une position un peu surélevée, ont une croissance plus rapide; au bout de deux ans, ils sont hors de danger. Par contre, les autres du même âge, mis à même le sol, peuvent bien encore subir l’assaut des prédateurs.
Cette activité s’accompagne du repiquage du riz. C’est un travail de méthode et de longue haleine. On voit d’ailleurs nos bonnes femmes s’appliquer afin que chaque plantule soit bien enfoncé dans la terre, en suivant une ligne bie définies.
Comment ne pas s’émerveiller de la merveille de la création que constitue la création. Laudato si! Le Créateur a tout disposé afin que, dans trois mois, ses jeunes plants croissent et produisent des gerbes portant des fruits.
En ce mois, la ferme accueille le Père Christian Kimbatokpo pour son stage d’immersion dans le cadre du Mémoire de fin de formation, en vue de l’obtention de la licence professionnelle en sciences agronomiques, / option agroéconomie. Le Thème de ses recherches s’intitule : Étude diagnostique de la production et de la commercialisation de l’huile de palme sur la ferme Saint Mesmin dans la Commune d’Adjohoun. Cette initiative nous réjouit : les conclusions nous aideront à déceler les forces et les faiblesses de notre entreprise, et surtout tirer des recommandations opportunes pour la poursuite de nos activités. Nous admirons son zèle au travail: dans les images, on le voit bien appliqué à repiquer les jeunes plantules de riz sur un terrain boueux où la marche devient tout un art d’équilibre.
Nous travaillons à réguler le flux du cours d’eau. Cette tâche profite aux plants déjà mis en terre. L’eau c’est la vie, mais son excès est tout aussi néfaste. Le périmètre étant déjà assez bien irrigué, le désengorgement du petit ruisseau des troncs d’arbres favorise un bon écoulement et réduit les effets pervers d’une stagnation ou d’une possible crue. On pourrait créer un bassin de rétention pour qu’en période d’étiage, il y ait compensation. Le coût onéreux d’un tel projet dissuade nos bourses. Bien investir signifie aussi savoir raison garder face à ce qui du reste relève d’une bonne logique, mais dans un contexte donné, n’est pas si profitable. C’est toute l’asymétrie de la thèse hégélienne « tout ce qui est réel est rationnel, et tout ce qui est rationnel est réel ». Il faut bien évaluer le rapport entre le prix à payer et les bénéfices. Dans notre cas, la superficie intéressée n’est pas si grande et l’investissement pourrait être déficitaire, à moins d’associer des activités comme la pisiculture.
Vous serez certainement heureux de voir ci-dessous l’ancien périmètre de rizicole, ensemencé il y a un peu plus d’un mois. La régulation du flux d’eau lui sera très bénéfique. La dernière récolte a produit 5 sacs de riz étuvé de 70 kilos environ. Après Le décorticage nous aurons près de 250 kg de cette céréale destinée surtout aux familles indigentes.
Pour finir cette chronique, nous vous offrons quelques vues de la semence du « haricot mungo » ou « Ben Tigre » provenant du Burkina Faso, dont nous avions parlé dans la chronique du mois précédent. En outre profitant de la bonne saison des pluies, nous avons pensé mettre en valeur la zone marécageuse avec la culture de la patate douce et de l’arachide. Tout au moins, l’espace sera moins envahi parles mauvaises herbes et nous épargnerons quelques sous en termes d’entretien.