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Kpecehwe > Success Stories > Chroniques > Chronique du mois de janvier 2023
  • Mellon Pr. DJIVOH
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J’intitulerais volontiers cette chronique « les retrouvailles ». Après plus d’une trentaine d’années, j’ai revu et échangé durant de longues heures avec Dame AHON Zansi Cécile, la maman de notre cher feu Mesmin, le garçon protecteur des activités de la ferme (cf.https://kpecehwe.org/2022/02/03/chronique-du-mois-de-janvier-2021-2/).

C’était dans la matinée du dernier jour de l’année 2022. Pour ceux qui ne le savent pas ou peut-être l’ont oublié, le jeune adolescent rappelé à Dieu au cours des années 1992, fut l’un des bénéficiaires de notre action pastorale en faveur des enfants déshérités. Natif de Aglogbè – Malanhoui (de Père MENOU Clotoé), il avait suivi sa Maman à Ste Anne Attakè, où elle a convolé en secondes noces avec un certain Mr Koffi. C’est là que nos chemins se sont croisés, au moment où j’exerçais comme administrateur de ladite paroisse. Catéchumène très assidu malgré son état très souffrant, il était bien engagé dans toutes les pratiques de dévotion spirituelle, parcourant à pied des kilomètres pour nous rejoindre aux différents lieux où les rassemblements des fidèles étaient requis. Bel exemple d’engagement d’un jeune adolescent encore païen qui avait choisi de vivre du Christ et pour Lui dans l’Église catholique. Il se savait de santé branlante, condamné à mourir jeune. Pourtant, il est resté serein, attaché à la foi en Jésus, enjoignant à sa maman de se faire baptiser dans l’Église, et la rassurant qu’après sa mort, rien ne lui manquerait de la protection divine. Que de souvenirs n’avions-nous pas évoqué. Les derniers instants de la vie de Mesmin à l’hôpital ; les conseils de fidélité au Christ dans l’Eglise à sa maman. Plus de remord quant à la perte prématurée de son fils. Au contraire, Dame Cécile affichait une grande sérénité laquelle accompagne nos braves mamans qui expérimentent au quotidien la providence. À notre demande, si elle avait conservé une photo de son cher Mesmin, elle répondit par la négative. Et nous de lui en montrer une. Alors ses entrailles frémirent de joie et elle fit la requête d’en recevoir une copie. Elle nous raconta son parcours de combattante après le décès du deuxième époux cherchant non seulement un gite mais aussi le couvert dans la dignité, passant d’une activité commerciale précaire à une autre pour s’assurer une survie. Vivant de conditions très modestes sans un gite propre, elle s’est appliquée au jour le jour à l’écoute de la providence. De simple revendeuse dans les marchés de Calavi, puis de Cotonou, elle se mit à confectionner des tisanes, puis se fit initier à la vertu des plantes en vue de la composition de médicaments. Durant toutes ces années, la consigne de son fils est restée ancrée dans son cœur : demeurer fidèle à son baptême dans l’Eglise, et ce, en dépit des turpitudes de la vie et des propositions alléchantes de sectes qui voulaient l’aider en échange d’une adhésion. Ce genre de prosélytisme n’a pas prospéré. La main invisible de Mesmin l’a toujours accompagnée et le secours divin ne lui a jamais fait défaut. Les différentes personnes rencontrées furent de vrais Simon de Cyrène. L’ange de Mesmin l’a toujours guidée et soutenue au cœur de ces périples dans les villes du Sud Bénin, et elle finit par se stabiliser à Atchoukpa. À force de volonté et de courage, elle est devenue une professionnelle de la santé par la vertu des plantes. Aujourd’hui, c’est une mère heureuse qui exerce légalement son activité, une référence dans la bourgade pour les soins basés sur la médecine traditionnelle. Quel bel exemple de nos mères qui ne se laissent pas vaincre par leurs conditions d’indigence matérielle, mais se battent au point de se faire un nom et un titre dans la société. Les vrais pauvres ne se contentent jamais de tendre la main. Ils sont décidés à saisir toutes les occasions pour changer leur situation. Ce genre d’engagement, nous espérons le susciter auprès des jeunes que nous aidons. Cette rencontre, telle une grâce du Seigneur en ces ultimes heures de l’année finissant, apparaissait comme la nouvelle rosée divine qui nous précède dans nos activités dès les premières heures de l’année commençant.

 

Le premier mois de l’an sert habituellement à une évaluation ainsi qu’à la programmation pour les activités. Les perspectives sont bonnes quant au travail abattu. Le prix de l’huile a atteint un prix record et s’y est maintenu tout au long des semaines. Ceci a permis de réaliser un équilibre financier avec de bons bénéfices. Certes le cout de la main d’oeuvre devient de plus en plus cher. Mais, tout calcul fait, on s’en sort bien.

N’ayant pas fini d’occuper tout l’espace du périmètre, nous poursuivons la mise en terre des plants. Au cours de l’année 2023, nous prévoyons mettre 300 nouveaux plants dans la zone marécageuse. Trois autres projets sont aussi retenus. Le premier sera réalisé dès le mois de février avec l’installation d’une pompe solaire afin d’autonomiser le secteur de l’eau. Le second sera construction progressive de voies d’accès dans la partie marécageuse en vue de faciliter l’accès et plus tard des récoltes. Dans cette ligne, nous devrons aller à la recherche de pneu usagers à fixer dans la terre en les remplissant de sable. C’est une technique efficace qui a déjà fait ses preuves que nous avons vu dans des fermes des alentours et que nous-mêmes avions expérimentée. Le dernier projet est la reprise de champ de tomates. La première expérience n’a pas donné les résultats escomptés. Nous pensons que le suivi y a manqué à cause de la surcharge d’activités de Léon. Puisque nous venons de lui recruter un auxiliaire en la personne de Cakpo Mahuna Dieudonné, nous allons reprendre l’initiative. La disponibilité en eau est désormais un atout. Nous visons vendre la récolte au cours du mois d’avril où le prix de la tomate est bien élevé.

Les prises de vue ci-dessous affichent la récolte de maïs, soit près de 350 kg. La saison fut bonne avec les pluies au rendez-vous. Cela fait plaisir de contempler les fruits de ses efforts et de tant de sueur. Cette moisson nous servira à compenser l’alimentation des ouvriers tout au long de l’année. Les petites épargnes sur les dépenses font au fil des ans les grandes sources d’économie.

Auteur : Mellon Pr. DJIVOH
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