Les jours égrènent leurs lots quotidiens d’actualités. Du « déjà vu » pour certains, avec le risque de lassitude omniprésent. Il vaut mieux accueillir la spécificité qu’apporte chaque temps. Une évaluation judicieuse des pratiques s’impose tant au niveau technique ainsi qu’une vérification de leur rentabilité.
Nos réflexions nous conduisent à arrêter l’élevage des cailles. La raison est simple : si nous maitrisons très bien le cycle de production, le marché n’est pas encore si aisé à trouver. Nous ne disposons pas encore de débouchés sûrs. Or, en matière d’élevage, un jour de trop par rapport à l’engraissement est une diminution de la marge d’intérêt, en somme une perte. Par contre, nous maintenons les activités de la porcherie : le problème de vente ne s’y pose pas et se fait par kilo ; en outre, les fientes nous sont très utiles.
Au cours de ce mois, l’investissement se concentre sur l’installation d’une pompe solaire. Ce choix vise plusieurs objectifs : d’abord, disposer du liquide précieux pour l’arrosage régulier de la bananeraie ainsi que des autres cultures saisonnières. Puis, envisager une forme d’irrigation manuelle de la palmeraie pour booster le rendement. Enfin, épargner les sous habituellement investis dans l’approvisionnement du carburant qui alimente le groupe électrogène. Dans la ligne des recommandations d’une étude commanditée à cet effet, nous faisons l’option de l’installation d’une pompe hybride afin de parer aux éventualités de mauvaise alimentation solaire. Ainsi ladite pompe pourra être rebranchée sur le groupe électrogène en cas d’un besoin ponctuel important d’eau.
Une autre activité qui occupe Léon et Dieudonné est la culture de la tomate. Nous reprenons l’expérience, en faisant cette fois-ci du hors sol selon les recommandations d’un technicien. Notre leitmotiv est que les échecs passés sont des écoles de réussite à condition de savoir en tirer leçon. En effet, la culture de la tomate vise à ouvrir d’autres champs de revenu pour la ferme. Disposant de fientes de porcs et d’eau, il n’y a pas de raison qu’un engagement sérieux dans ce champ d’activités ne donne pas les fruits escomptés. Nos ouvriers en sont convaincus et leur détermination demeure sans faille.
C’est aussi la reprise de la haute saison de récolte des noix. Pour parer aux problèmes liés au vol récurrent, Léon effectue la cueillette à deux semaines ou tout au plus 20 jours d’intervalle. Ce nouveau rythme augmente quelque peu le coût de la main d’œuvre. C’est le prix à payer pour décourager ceux-là qui aiment se sucrer sur notre dos. Ils sont nombreux malheureusement dans notre zone, les jeunes qui sillonnent tout au long de la journée les champs d’autrui et qui, profitant de l’absence du propriétaire, n’hésitent pas à s’approprier du fruit de leur labeur. Nous en sommes régulièrement victimes. Il nous est arrivé de mettre la main sur certains parmi eux. Mais la procédure juridique à suivre est très complexe ; en ces dernières années, les agents de police aiment s’en tenir strictement à ce que dit la législation. Le pire, c’est la complicité manifeste de leurs proches ou parents. Comme les temps ont changé !!! La vertu de l’honnêteté n’est plus la chose la mieux partagée. C’est tout cela qui décourage l’investisseur du secteur agricole : le peu de revenu, qui devrait célébrer les efforts des uns et des autres et les encourager, est encore sujet à prédation de la part de gens fainéants, avides du bien d’autrui.
Nous avons repris la culture du riz sur le périmètre humide. C’est la semence de Madagascar dont nous avions parlé il y a quelques mois. Les images ci-dessous attestent d’une croissance normale. Il nous faut encore patienter pour quelques semaines pour faire apprécier à nos bénéficiaires cette variété. Nous mesurerons aussi le taux de rendement par rapport à nos performances habituelles. Ainsi, nous travaillons à la protection de nos jeunes plants de palmiers, notre vrai objectif.