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  • Mellon Pr. DJIVOH
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Ce mois peut être dénommé celui de la Providence. La prévenance divine s’est encore manifestée par l’entremise de Mr Louis Soulignac et du Père Pascal Kitikanli. En effet, de gros soucis taraudaient nos esprits quant à l’usure criarde des pneus de notre tracteur Renault. Ces amis ont fait parler leur cœur et apaiser nos craintes. Ils viennent de nous convoyer ces outils précieux. Imaginez un seul instant qu’une crevaison ou pire un éclatement survienne lors des travaux. Comment faire rentrer en lieu sûr le tracteur jusqu’au moment où nos maigres économies affronteront ses dépenses ! Léon nous avait signalé les grandes lacérations subies par les pneus, et notre prière était que le Seigneur nous aide à trouver quelque solution, bien conscient qu’il serait difficile, à l’heure actuelle, de mettre en place une logistique d’achat. La résolution de ces genres de problème s’impose sans léthargie, car ces pannes se répercutent sur l’ensemble de la chaine de production. Notre reconnaissance est plus que due à l’endroit de nos bienfaiteurs. Que le Seigneur les bénisse pour leur généreux et très utile don.

Les nouvelles du cours de l’huile de palme sur le marché local ne sont guère reluisantes. Depuis quelques semaines, la matière première a chuté du près du tiers de son prix passant de 20000 Fr  (30,5 Euro) à 13000 Fr CFA (20 Euro). Cette baisse drastique fausse les prévisions des producteurs, surtout que l’huile s’était maintenue à un taux élevé au-delà des périodes habituelles de hausse. Personne n’avait anticipé cette situation. Tous pariaient plutôt sur des revenus records au cours de l’année.

Les raisons avancées quant à la baisse sont de l’ordre d’une factuelle contingence : la rentrée académique a nécessité la mise sur le marché d’un plus grand stock d’huile en vue d’honorer les frais de scolarité des enfants. Cette motivation nous apparait peu fondée, les classes ayant repris depuis bientôt un mois. Pourtant, on n’observe pas sur le marché une remontée susceptible de booster le moral des producteurs. Certes, il y a quelques années, le prix actuel serait perçu comme une légère hausse. Mais de nos jours, avec la cherté de la main d’œuvre ajoutée aux récoltes peu fournies, on souhaiterait que tout aille autrement. Il vaut mieux patienter et réserver nos stocks pour voir si, vers la fin d’année, on pourrait bénéficier de quelques embellies financières. Cette situation, il faut le reconnaitre, est difficile pour le producteur; à chaque extraction, il doit payer les honoraires aux journaliers, sans oublier d’assumer les autres charges fixes. Dans nos pays, où le paysan ne bénéficie pas de crédits bancaires alléchants par rapport aux taux d’intérêts, il faut admettre que chacun tire sur le fil du rasoir quant à sa bourse.

Ces mauvaises nouvelles du cours d’huile sur le marché ne sont de pas de nature à refréner notre ardeur.  Si tel en était le cas, les images qui nous parviennent de la ferme nous poussent à plus d’ardeur. À voir les épis de maïs sur les tiges, les gerbes de riz sur les plantules, sans oublier les graines de soja qui n’attendent que le soleil pour sécher, on peut se réconforter de n’avoir pas travaillé en  vain. Le Seigneur bénit toujours le labeur de l’ouvrier.

 

 

La horde des oiseaux ravageurs nous impose la pose des mesures de protection sur le champ de riz. Ils étaient nombreux à s’y rabattre pour se régaler. Au cours de la pose de filet, certains ont pu passer entre les mailles pour se faufiler dans le champ. Léon et les autres journaliers ont pu en capturer plus de la centaine qui ont servi de copieux diner. Il m’a fait parvenir quelques images mais la vue n’est pas si esthétique et pourrait choquer les esprits faibles. Je les garderai donc dans mon médiathèque pour une documentation.

Voici une preuve visuelle que les plants de palmiers dans les zones humides sont mieux protégés des rongeurs, si on y associe la culture du riz (cf. quelques images des pieds mis en terre l’année dernière). On aperçoit les plants bien alignés, signe qu’il n’y a eu de perte. Pourtant, il ne faut pas baisser la garde, car même à cette taille, les plants sont encore vulnérables. Une année de plus, et le triomphe de l’ennemi destructeur, que sont les rongeurs, pourra être célébré.

À tout ce panorama déjà promettant, s’ajoutent les espoirs du côté de la bananeraie. Les récoltes se font plus fréquentes et surtout consistantes. Le marché en demande et nous parvenons à céder facilement toute la récolte. En effet, la qualité de l’espèce compte beaucoup. Au rythme actuel, nous devrions nous attendre à une récolte de 15 à 20 pieds tous les mois. Ce qui pourrait faire engranger au moins 25000 Fr CFA (38 Euros) et diminuerait du tiers les charges alimentaires de la porcherie. L’expérience mérite donc d’être intensifiée, surtout appuyée par l’irrigation du domaine et l’apport en engrais organique.

 

D’autres récoltes donnent de l’espoir: d’abord les premières récoltes du champ de gombo ; puis, en l’espace de  deux semaines, d’autres pieds de banane plantain, à côté desquels, le sac rempli d’oranges qui sera confié pour la transformation en jus.

Le temps actuel au niveau de la programmation des activités semble plus relaxe. En basse saison, la pression est moindre au niveau des travaux champêtres. Après l’ensemencement de vivriers, il faut veiller juste à nettoyer les espaces. Cette activité est étendue à l’agroforesterie pour une meilleure chance de croissance à nos pieds d’eucalyptus. Ils poussent bien et sous peu, on n’aura même plus besoin de rendre propre le périmètre car leurs feuilles jonchant le sol empêchent les herbes de pousser. Ici s’appliquerait, toutefois, le proverbe de « faire contre mauvaise fortune bon cœur »; ces arbres, à l’opposé de l’acacia, épuisent le sol au lieu de l’enrichir. Sur notre périmètre, nous les avons disposés là où il y aura plus tard des constructions.

Pour finir, je poste à votre attention une photo de deux escargots retrouvés dans la zone marécageuse de notre périmètre. De l’aveu de Léon lui-même, c’est pour la première fois qu’il voit ce mollusque dont la chair est toute blanche. Si vous avez des explications à nous donner sur ce détail, nous sommes à l’écoute.

Auteur : Mellon Pr. DJIVOH
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