La continuité est facteur de progrès et atteste d’un sens de planification, en plus d’être un paramètre non insignifiant pour la réussite. Elle fait passer d’une gestion hasardeuse ou sans boussole à une réflexion pondérée pour apprécier les apories survenues et entrevoir avec lucidité les bonnes issues. Entreprendre suppose donc mûrir la réflexion quant à une activité type, s’y investir en prenant des risques et surtout ne pas s’arrêter aux premières déconvenues. Naturellement, quand on y investit les maigres ressources à disposition, on piaffe d’impatience pour engranger des revenus ; on n’est d’ailleurs pas prêt à prendre trop de risque surtout si l’activité ne garantit pas tellement du retour sur l’investissement. Pour les conditions de l’implémentation d’une entreprise dans nos pays en voie de développement, l’entreprise agricole – on ne le dit pas souvent – n’est rentable qu’à condition de disposer de larges espaces (au moins 10 Ha) de terrain. En outre, il faudra s’assurer que le produit peut être cédé facilement sur le marché local, sans subir les fluctuations d’un marché régional où la monnaie en usage peut varier au goût des politiques nationales. Là résiderait toute la problématique du coût actuel de l’huile rouge. Le produit étant plus requis par les industries de cosmétiques du Nigéria, le prix de cession est intimement relié au cours de la monnaie nigériane. Le producteur béninois est donc à la solde du marché nigérian et devrait s’adapter aux incertitudes et soubresauts propres au commerce avec ce pays. Dans notre cas, il est à souligner que nous avions pris sans le savoir un risque : celui de planifier les revenus d’une fondation sur des activités à plus-value incertaine. Mais le vin est tiré et nous n’avons qu’à persévérer en guettant les hausses de prix de l’huile. La réussite est au bout de cet effort.
Les années précédentes, nous avions fait part des diverses initiatives qui visaient une diversification dans nos activités :la culture de pastèques, du gombo, du riz etc., ou encore l’élevage de lapins, de pintades, de cailles. Les initiatives n’ont pas manqué, même si elles qui n’ont pas tellement prospéré. Ce n’est pas toujours par manque de maitrise de la technique de production. Souvent, les difficultés liées à l’écoulement sur le marché ont freiné notre enthousiasme. Il faut continuer d’oser et de prospérer d’autres secteurs. Notre nouveau champ d’action – héliciculture – s’inscrit dans cette dynamique. Après les premiers essais, la formule mise en œuvre le mois dernier semble donner des résultats probants. Une vérification à mi-parcours nous a permis de retrouver beaucoup d’œufs de ces mammifères en l’espace de peu de semaines. Ceci signifie que le milieu adéquat de reproduction répond bien. Nous allons composer d’autres espaces pour doubler la capacité de production. Pour viser la rentabilité, il faudra peut-être revoir le système de vente : ou bien livrer directement l’escargot ou le transformer en produit directement consommable. On pourra aussi faire usage du sous-produit que constitue sa muqueuse (encore appelée bave d’escargot) pour la fabrication de savon. Cet élément est connu pour son apport en cosmétique dans le traitement de l’épiderme et d’autres pathologies qui y sont liées : il réduit les rides et imperfections, contribue à l’hydratation ainsi qu’à la protection de la peau à cause de ses peptides antimicrobiens. Il semble qu’il existe un marché au plan national avec des protagonistes bien aguerris. En s’appuyant sur leurs expériences, on pourra espérer du mieux.
Les points blancs aperçus sur les images sont les œufs des escargots. C’est d’ailleurs ce qui suscite l’espoir. Nous en avons ramassé plus de la centaine. On les redisposera dans ce milieu ambiant espérant leur éclosion. Des contacts sont entrain d’être pris avec des éleveurs maitrisant cette activité afin de profiter de leurs expériences, non seulement en termes de technique de production, des espèces à promouvoir, mais aussi concernant le marché.
Nous donnons dans cette chronique un aperçu de nos champs. Nous avons saisi l’occasion des premières pluies pour ensemencer de l’arachide et du mais, ainsi que du soja. Il semble que la saison durera peu de mois. Il vaut mieux ne pas se laisser surprendre et saisir l’opportunité des premières gouttes de pluies.
De jeunes pousses de mais pointent dans notre champ. Avec les pluies de ces derniers jours, nous osons espérer une bonne récolte. Le mais semé sur le périmètre des cocotiers, nous offrira l’occasion de mieux nous occuper de ces plants.
Cela fait toujours plaisir de voir une basse-cour. La progéniture confiée aux soins de la poule est composée de ses poussins et de quelques pintadeaux. Ainsi se reconstituera un petit cheptel de pintades. Si les prochains œufs placés en couveuse ne déçoivent pas nos attentes, l’objectif pourra être réalisé. Jusque-là, nous n’avons jamais réussi à parvenir à des performances dans ce secteur. Les reptiles en sont l’une des causes principales. Nous avons aussi subi des pertes en série, pour une pathologie non diagnostiquée. Cette fois-ci sera peut-être la bonne. Wait and see.