Les béninois connaissent bien cette boutade : « il est vrai que l’on ne mange pas la route, mais la route fait manger ». Le recours à la métaphore sert juste pour informer des changements qualitatifs intervenus sur les voies d’accès qui bordent notre domaine à Adjohoun. D’abord, la mairie d’Adjohoun, en exécutant le projet national de réhabilitation des pistes rurales, a rendu plus praticable le tronçon Adjohoun-Gbékandji, via Saaro. Puis, suite à l’intervention de Mr Antoine BONOU, la desserte qui mène à notre ferme a été reprofilée. Cette ruelle a toujours fait l’objet de grande préoccupation et représentait un grand péril en saison des pluies. Les roues des voitures, en grande peine sur la terre boueuse et argileuse, pour peu y patinent ; bien souvent le véhicule dérape et échappe au contrôle à cause des glissements. Bien que roulant à pas d’homme, le chauffeur ne parvient pas à maitriser le volant, à cause des glissements qui provoquent des changements brusques de direction. Il ne peut se contenter que de rattraper les basculements possibles pouvant conduire à un total renversement. En effet, la voiture se retrouve dans une position déséquilibrée due aux escarpements. Une grande anxiété envahit les passagers qui mesurent bien la gravité de la situation. Parfois, conscient du danger, il vaut mieux renvoyer de quelques heures les déplacements, afin que la voie argileuse connaisse un début de durcissement ou d’asséchement. Que de dangers encourus !!! Heureusement que la main du Seigneur nous y a toujours protégés. Maintenant, avec la réfection intervenue, cette anxiété est conjuguée au passé durant quelques années.
À cette réfection de route, s’ajoute une bonne nouvelle : en dévalant la pente qui mène à notre domaine, point n’est besoin d’emprunter un autre tournant. Notre voisine nous a concédé un passage direct et l’on peut percevoir désormais les plants d’acacia de notre domaine. Les photos ci-dessous le montrent bien. Plus qu’un raccourci, ce nouveau chemin allège le déplacement puisque le petit contournement, auparavant nécessaire, n’était pas non plus facile à emprunter. L’eau de ruissellement provoquait de grands ravins et il fallait choisir au volant l’endroit ou le trou le moins profond. En somme, sortir de notre périmètre avec cette réfection de route est chose désormais plus aisée.
Certains voudraient apprécier de visu ce que sont devenus nos plants de papayers après la mise sur pied de notre système d’irrigation. Leur croissance est appréciable, et même exponentielle. Certains papayers portent déjà des fleurs. Il en est de même pour les pieds de piments avec déjà de petits fruits. L’eau est la denrée nécessaire de tout bon jardinage. Lorsqu’elle fait défaut, vos résultats en patissent.
La situation a visiblement dopé l’enthousiasme de Léon, plus que jamais décidé à étendre le jardin. Il a nettoyé un plus grand espace et confectionné une dizaine de planches sur lesquels il a semé du concombre et transplanté d’autres légumes. Il s’est aussi procuré d’autres graines de papayes qu’il a déjà mis en phase de germination. Sur ces espaces, les bananiers implantés bénéficieront d’un arrosage régulier. Mais le plus appréciable est qu’il soit parvenu à implanter un système d’irrigation comme on le voit sur les images. Il faut le féliciter pour cette performance qui révèle sa grande capacité d’observation doublée d’une capacité d’imitation de ce que l’on a juste vu faire. Bravo à lui.
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Les bonnes nouvelles s’enchainent à la grande joie de tous. C’est la mise-bas de notre truie avec sept porcelets. Leur corpulence montre bien que le verrat est de bonne race. Ainsi se met progressivement en marche le renouvellement de notre espèce.
Vous avez ci-dessus le riz étuvé de notre dernière récolte, un peu plus de 200 kilos. Nous devons attendre que ces graines soient plus sèches, ce qui évite des brisures lors du décorticage. Une partie sera prélevée pour un autre ensemencement. Bis repetita placent.