L’année s’annonce sous de bons auspices car les bénédictions nous accompagnent.
D’abord, nous avons retrouvé la photo du jeune garçon Mesmin auquel notre ferme est dédiée. Nos recherches depuis plusieurs années n’avaient pas abouti : aucune photo de lui ; pire encore, mis à part le prénom, nous ne connaissons ni le nom de famille, ni l’endroit exact où il a été inhumé. Maintenant, nous pouvons contempler tout au moins son visage et garder de lui un souvenir tout au moins visuel. Son regard perçant mais tout aussi tendre nous suit dans nos entreprises. Surtout, nous pouvons compter sur la puissance de son intercession qui accompagne nos vies et nos œuvres. C’est pourquoi nous tenons à l’immortaliser sur le site. Pour comprendre les motivations de ce nom que porte la ferme, je vous prie de consulter un article du 11 janvier 2020 : FERME SAINT MESMIN – Kpecehwe.
Une autre nouvelle positive est la première récolte de plus de 400 litres tout au début du mois, suivie d’une seconde, trois semaines plus tard, de près de 1400 litres (soit 56 bidons). Léon a commenté ce taux record par ces mots : « On voit déjà la puissance de l’intercession de votre Maman ». De son vivant, elle suivait de près les activités et s’était rendue à maintes reprise à Adjohoun, en arpentant les zones les plus escarpées du terrain, au prix de beaucoup d’effort sans tenir compte de son âge avancé. Maintenant, elle ne manquera pas de là-haut de nous faire bénéficier des grâces divines. Ce faisant, nos prévisions ou estimations quant à la croissance et la productivité des palmiers confirment peu à peu le caractère rentable des investissements et des efforts accomplis.
Le plus intéressant, est le nombre de personnes qui tirent leur revenu presque au quotidien de nos activités, et les bénéfices pour l’entretien de leurs familles, la scolarité des enfants sans oublier leurs autres besoins essentiels. Ce sont des aspects non quantifiables et qui justifient aussi notre présence dans ce milieu.
Ces multiples images qui peignent un tableau plutôt rose s’accompagnent pourtant d’exigences : l’achat de divers équipements ou matériel s’imposent à nous sans tarder. À titre d’exemple, nous avons dû procéder à l’achat d’une moto toute neuve pour Léon en vue de faciliter ses déplacements. C’est un vieux projet de plus de deux ans que nous ne saurions plus retarder. De plus, il y a eu l’acquisition d’un nouveau groupe électrogène en vue d’alimenter la ferme d’eau. Pour l’heure, notre tentative d’installer une pompe solaire acquise en Europe n’a pas prospéré. Elle a fonctionné durant deux jours puis nous a lâchés. Nous ne baisserons pas les bras. Dans un an, nous relancerons cette tentative.
Au cours du même mois, nous avons ouvert d’autres champs d’activité : d’une part la culture des pastèques (plus de 300 pieds) en occupant l’espace libre entre les jeunes palmiers situés dans la partie marécageuse. Cette initiative permet de contenir les mauvaises herbes dans cette partie du domaine à végétation luxuriante, et aussi d’engranger quelques revenus si nos efforts portent leurs fruits. D’autre part, nous avons aussi semé du concombre pour l’alimentation de nos porcs. Dans le même ordre d’idée, vu que l’expérience de rizerie parait concluante non seulement pour protéger les petits plants de palmiers contre les rongeurs mais aussi pour répondre au besoin des familles pauvres ou des déshérités, nous avons commencé à emblaver une autre superficie de la zone marécageuse en vue d’étendre la plantation. À ce sujet, nous espérons recevoir la commande de plus de 200 pieds de palmiers au mois d’avril 2022. Cet élargissement du domaine vient d’un constat : le quart ou le tiers de nos récoltes actuelles provient de cette partie où l’eau du ruisseau inonde le sol en permanence. La récolte se fait tout au long de l’année sans interruption, alors que les plants des coteaux ou sur la terre ferme produisent moins lors des mois de juin à novembre. Accroitre les revenus signifie donc investir maintenant dans cette partie. Les filets étendus sur le périmètre rizier dissuadent d’une part les oiseaux ravageurs de grains, mais protègent également les jeunes plants contre les animaux rongeurs. Certes, tout cela a un coût : main d’œuvre plus onéreuse, matériel à se procurer et qui se dégrade plus vite ; toutefois, cet investissement, au fil du compte, est plus que méritant.
La récolte du riz a eu lieu. Nous aurons probablement une dizaine de sacs de riz de 50 kg avec glumelle, à faire sécher puis à porter à l’égrenage. Certainement, nous ferons des heureux lors des fêtes de Paques.
Nous avons eu la joie d’accueillir sur la ferme le Père Pascal Kitikanlin accompagné de deux de ses amis de Gers (France) Bertrand Lazerme et Daniel. Voici un extrait de leur correspondance : « Daniel et moi avons été extrêmement heureux et touchés de votre accueil si chaleureux. Nous gardons l’impression d’un royaume de Dieu sur terre, bénéficiant de la protection et du développement de la Création, sans gaspillage ni destruction telles que nous les voyons organisées par les multinationales et la Finance partout dans le monde. MERCI mille fois de nous avoir accompagnés dans cette promenade merveilleuse jusqu’à l’oasis de verdure, merci de cette eau de coco partagée, merci de vos projets à long terme qui nous ont enthousiasmés… »