La chronique du mois dernier avait abordé le sujet des pintades. Je l’avais présenté comme un secteur que nous souhaiterions développer. La vue de ces gallinacées est destinée à doper notre volonté. Les pintades sont connues pour pondre beaucoup d’œufs. Malheureusement, ces oiseaux se méfient beaucoup des hommes et s’emploient à dissimuler leurs pontes souvent sous des touffes d’herbe. Lorsque l’une d’entre elles est à la phase de la ponte et qu’on la place sous surveillance, quelques minutes d’inattention suffisent pour la perdre de vue, pour la retrouver finalement lorsqu’elle a fini l’opération. Or, les lieux choisis pour une telle opération sont souvent accessibles aux reptiles. D’où la technique est de recueillir au fur et à mesure les œufs et de les placer sous incubation dans une couveuse. Le résultat que vous avez sous les yeux est le fruit de l’endurance de Léon qui ne ménage ni son temps, ni sa patience pour scruter sur tout le périmètre et dénicher les lieux de ponte de ces oiseaux. Ce travail peut prendre de précieuses heures de la matinée, sans issue heureuse.
C’est toujours encourageant de contempler le fruit de ses efforts. La récolte du manioc a été faite. Cette culture avait été couplée de l’agroforesterie. Maintenant, les plants d’arbre pourront pousser librement pour être vendus dans quelques années. C’est un système de rotation du sol qui permet d’une part de l’enrichir surtout quand ce sont les plants d’acacia, et d’autre part d’occuper l’espace afin d’attester qu’il y a un propriétaire. En outre, ceci aide à la délimitation naturelle de l’espace et éviter de fâcheuses discussions inutiles avec les voisins.
Léon a commencé à maitriser la procédure de production de pastèques laquelle impose le système du paillage. Celui-ci consiste à couvrir le sol avec des feuilles sèches afin de freiner la rapide l’évaporation de fraicheur provoquée par les rayons de soleil. Grâce à ses meilleures conditions de croissance favorisée par la présence continue de l’humidité, et épargnées de la pousse sauvage des herbes, les plantes bénéficient de conditions optimums pour leur développement ainsi que pour la productivité.
En réalité, il s’agit d’un système bien connu de nos paysans. Je me souviens, comme d’hier, que produisant la tomate dans la zone marécageuse en plein saison sèche, nous nous acharnions, sur stricte recommandation de mon Père, à revêtir les billons de branches sèches pour atténuer l’emprise de la chaleur sur les plants. Certainement, que les nôtres ne savaient pas que cette technique devrait être étendue à toutes les formes de production, en période normale de production qu’est la saison des pluies. De fait les acquis scientifiques sont rarement le résultat d’une soudaine illumination ex nihilo. Ils naissent et se performent sur la base d’observation répétée à problématiser pour en déduire des conclusions durables.