KPECEHWE

La saison des pluies est à ses débuts. Les labours préparent les champs pour les cultures vivrières : l’arachide, le maïs, le haricot, le soja etc. Nous en profitons pour étendre le champ de bananiers.  L’espoir repose sur une saison de pluies régulière. Tous implorent le ciel afin que le labeur porte des fruits. Puisse le secours divin assurer une issue heureuse.

Une autre activité retient ces jours-ci l’attention : la culture de l’escargot ou l’héliciculture. Initiée d’abord dans des caisses en bois (cf. Chronique du mois de décembre 2023 – Kpecehwe), l’expérience ne semblait pas donner les résultats attendus. D’autres initiatives plus prometteuses vues par Léon ont permis de changer d’approche. Elles utilisent la moustiquaire disposée en forme de contenant, enfouie et fixée dans du terreau ; on recouvre l’espace interne de chiendents puis on l’humidifie pendant trois jours avant d’y disposer les escargots (soit 20 unités par tente).

Les photos ci-dessous reviennent sur des particularités quant à l’élevage de ces gastéropodes. La touche d’herbe sauvage sert à nourrir ces mollusques ; ils aiment aussi se régaler de feuilles de bananier. Il est conseillé d’ajouter une forme spécifique de provende, dénommée farine bleue, vendue dans les centres d’approvisionnement de produits pour l’élevage au prix de 200 FR CFA (soit environ 0,30 Euro). Pendant la journée, ces mollusques se dissimulent sous les touffes d’herbe. Par contre de nuit, elles sortent de leur tanière pour se gaver de nourriture. Selon nos recherches, les escargots sont au repos de jour pendant près de 18 heures. Par contre la nuit, elles reprennent leurs activités durant 6 heures profitant non seulement de la fraicheur de la nuit, mais aussi pour s’alimenter et se reproduire. Le milieu d’élevage devra donc demeurer bien humide pour favoriser la croissance. Les photos prises de nuit montrent les escargots rejoignant en groupe la plaquette contenant leur nourriture. Somme toute, Dieu a disposé chaque règne animal selon ses desseins bienveillants, et leur a donné un mode propre d’organisation pour la survie.

Sous un autre angle, l’élevage de ces mollusques ne requiert pas beaucoup d’exigences ni de gros moyens. Il peut bien servir à nos familles pour équilibrer le budget et joindre les deux bouts. Mieux, la viande d’escargot demeure un aliment léger (contrairement à ce que l’on en pense), à faible teneur énergétique et présentant d’excellentes valeurs nutritionnelles, soit 81,6 d’eau, 12, 4 % de protéines, 3,2 % de glucides, 2,2 % de sel minéraux et moins d’1% de graisse. Sa faible teneur en lipide ou en acide gras, par rapport à d’autres formes de viande, pourrait aider à compenser les problèmes d’équilibre alimentaire ou nutritionnel, sans oublier que la digestibilité serait un atout pour tous ceux qui recherchent des viandes légères, vu son pourcentage en termes de calories : pour 100 g d’escargot seulement 83 K cal, alors que la truite fait 90Kcal et que le saumon contient 150Kcal, pire le fromage parmesan (431Kcal).

Il faudra certainement veiller à la forme de cuisson de cette viande, la pratique dans notre milieu étant de présenter ce plat sous forme de « dja » ou friture de sauce de tomate, bien délicieuse, mais hyper huileuse.

Passons à un autre secteur toujours dans le domaine de l’élevage : la porcherie reprend vie avec les animaux en gestation. Trois parmi les truies ont connu ces jours-ci des mises bas pour plus d’une vingtaine de porcelets. Un bon cheptel pour relancer le secteur lequel nécessite un meilleur suivi. Il nous faut prêter plus attention à la durée de post-sevrage et d’engraissage des animaux ; sinon, par rapport au coût de l’alimentation, leur prix de cession ne compenserait pas les dépenses engagées.

.

Les plants de cocotiers mis en terre l’année dernière affichent en général un bel aspect. Ils ont pu résister et s’acclimater à notre sol. Nous en avons perdu plus de la trentaine sur près de 80. Nous comblons cette année le vide en remettant de nouveau pieds. Plantés sur le flanc surélevé de la partie humide, ces cocotiers offriront dans quelques années un beau paysage diversifié par rapport à une dense palmeraie, en somme une contribution à la biodiversité. Il ne faut pas sous-estimer également la possibilité de revenu que les fruits de ces palmacées peuvent générer. Quatre à six ans de patience pour obtenir les premiers fruits. Dans ce laps de temps, il faut veiller à un entretien régulier pour que les herbes sauvages ne les étouffent.  Le sol où ils sont disposés, est de latérite compacte qui se sèche vite après les premières chaleurs.  Il s’impose un système de paillis naturel, composé de feuilles mortes, qui protègerait les plants d’intense chaleur et favoriserait la conservation de l’humidité. L’autre avantage est le frein qu’il constitue par rapport à l’invasion des herbes sauvages. Vivement que les premières pluies de cette année permettent un bon enracinement des racines afin de résister à la longue saison sèche. La survivance de ces plants au terme de la première année, serait gage de la réussite de l’opération.